Former French president and Les Republicains (LR) right-wing main opposition party's leader Nicolas Sarkozy attends the LR National Council on February 13, 2016 in Paris. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE | LIONEL BONAVENTURE / AFP

« La guerre nous a été déclarée », estime Nicolas Sarkozy dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles paru jeudi 11 août. La France « doit faire changer la peur de côté », ajoute l’ancien président de la République, faisant référence aux attentats qui ont frappé le pays depuis janvier 2015.

Dans cet entretien, le président des Républicains prépare le terrain pour l’annonce officielle de sa candidature à la primaire de son parti. Il y suggère l’échec de la politique sécuritaire du gouvernement actuel, reprenant des arguments qu’il met en avant depuis plusieurs semaines. « Je sens la République suffoquer », affirme-t-il. « En vingt mois, il y a eu 237 Français assassinés ; ils le sont parce que les barbares qui nous attaquent croient que nous sommes faibles. »

Pour mener cette guerre contre un ennemi dont il ne cite jamais le nom, Nicolas Sarkozy évoque d’abord une réconciliation avec la Russie et une alliance avec les pays arabes pour mener des combats au sol parce qu’« une guerre ne se gagne pas seulement à 10 000 mètres d’altitude ».

« Créer une présomption de nationalité » 

Sur le plan intérieur, il estime que la « France ne doit pas se perdre dans des débats abscons », assurant que « l’état de droit par exemple, n’a rien à voir avec les tables de la Loi de Moïse, gréavées sur le mont Sinaï ». Après l’attentat de Nice, M. Sarkozy avait été critiqué pour avoir demandé le placement en détention des personnes sous contrôle judiciaire pour des faits de terrorisme, une mesure considérée à gauche comme anticonstitutionnelle.

Parmi ses propositions, l’interdiction du voile en entreprise ou des menus de subsitutions dans les cantines scolaires parce que dit-il, « la République ne reculera plus sur rien ». L’ancien ministre de l’intérieur parle également d’une « présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu’un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance ».

Conscient de son retard dans les sondages sur les primaires par rapport à Alain Juppé, il assure ne pas y accorder d’importance. Pas plus qu’au sentiment de rejet exprimé par une partie des Français. « J’ai un lien particulier avec les Français », explique-t-il. « Il peut se distendre, il peut se retendre, mais il existe. De Gaulle n’était pas détesté? Et Thatcher? Reagan? Obama? Merckel? Et Mitterrand? L’idée d’exister dans la vie des des Français sans susciter de répulsion est folle. »