Des épouvantails évoquant le Brexit montre l’ancien premier ministre britannique et défenseur du « remain », David Cameron, portant un drapeau aux couleurs de l’Union européenne face au chef de file du camp « leave » le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson avec un drapeau du Royaume-uni, à Heather, le 31 juillet. | Darren Staples / REUTERS

Le départ effectif du Royaume-uni de l’Union européenne (UE) pourrait être reporté à fin 2019. C’est ce qu’affirme le journal britannique The Sunday Times dans son édition du dimanche 14 août. Un retard causé par les difficultés que rencontre l’administration britannique, mais aussi les prochaines élections en France et en Allemagne, détaille l’hebdomadaire.

Les Britanniques se sont prononcés, le 23 juin, en faveur d’une sortie du royaume de l’UE. La première ministre Theresa May, qui a réaffirmé qu’elle ferait tout pour que la volonté de ses administrés soit respectée, a cependant d’ores et déjà souligné qu’elle ne ferait pas appel cette année à l’article 50 du Traité de Lisbonne. Le recours à ce dernier ouvre une période de négociations de deux ans au terme de laquelle le pays concerné quitte l’Union.

Or, d’après The Sunday Times, des ministres du royaume ont prévenu en privé de hauts responsables du secteur financier de la City de Londres que l’usage de l’article 50 pourrait n’avoir lieu que vers la fin 2017, ce qui reporterait le Brexit à fin 2019. « Ils n’ont pas l’infrastructure pour les gens qu’ils doivent engager » en vue des négociations, selon une source de la City. « Ils disent qu’ils ne savent même pas quelles sont les bonnes questions à poser lorsqu’ils commenceront finalement à discuter avec l’Europe. »

Poignée de négociateurs expérimentés

A la suite du référendum, Mme May, qui a succédé à David Cameron, a créé un ministère chargé de superviser les discussions sur le Brexit. Mais le ministre, David Davis, n’aurait engagé jusqu’à présent que la moitié environ du personnel dont il va avoir besoin. Un autre ministère, celui du commerce international, dirigé par Liam Fox, est lui aussi confronté à la nécessité de recruter rapidement de nombreux experts, car il ne dispose actuellement que d’une poignée de négociateurs expérimentés.

Par ailleurs, un membre non identifié du cabinet britannique a déclaré à l’hebdomadaire que les calendriers électoraux de la France et de l’Allemagne posaient « certaines difficultés ». Les deux tours de l’élection présidentielle française se tiennent le 23 avril et le 7 mai 2017, tandis que des élections fédérales auront lieu en Allemagne à l’automne 2017.

Le Brexit, et après ?
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