Jean-Pierre Chevènement sur Europe 1, mardi 16 août. | Capture d'écran Europe 1

« Les gens sont libres de prendre leur bain costumés ou non », a estimé Jean-Pierre Chevènement, interrogé sur Europe 1 mardi 16 août. L’ancien ministre de l’intérieur était attendu sur la question polémique de l’interdiction du « burkini » – un vêtement de bain particulièrement couvrant assimilé à une burka – car il est pressenti pour prendre la direction de la Fondation pour l’islam de France.

« Ma position, c’est la liberté sauf nécessité d’ordre public, a ensuite nuancé l’homme politique. Quand il y a la possibilité de heurts, comme il a pu s’en produire à Sisco en Corse, le maire de Sisco, comme le maire de Cannes, sont fondés à prendre des arrêtés. Ça fait partie des pouvoirs des maires qui sont chargés d’assurer la tranquillité publique. »

Le maire PS de Sisco, en Haute-Corse, a interdit le port du « burkini » après qu’une rixe a éclaté samedi sur la plage alors que, selon certains témoins, des touristes prenaient en photo plusieurs femmes qui se baignaient tout habillées. Deux semaines plus tôt, le maire Les Républicains (LR) de Cannes avait pris un arrêté similaire, suivi par le maire LR de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes.

« Discrétion » des musulmans

Jean-Pierre Chevènement a également déploré la « polémique subalterne et stupide » suscitée par son conseil de « discrétion » aux musulmans, lors de son interview au Parisien lundi. « Chacun doit faire un effort pour que, dans le cadre de la république laïque, ce soit la paix civile qui l’emporte », a-t-il réaffirmé mardi :

« Toutes les vagues antérieures de l’immigration en France, d’Europe centrale – Polonais, Ukrainiens, Russes, Arméniens, Juifs – ou venant d’Asie du Sud-Est ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes. Ce même effort est requis de tous. Il faut que chacun cherche à s’intégrer à la société française. L’intégration n’est pas un gros mot, ça veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l’exercice des libertés. »

Concernant sa possible nomination à la tête de la Fondation de l’islam de France, l’ancien ministre a répondu : « Je ne suis pas candidat, je suis disponible. Je ne me déroberai pas à cette demande. »