Septembre 2015 - Un étudiant devant un panneau d’information de l’université de Caen | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

D’après une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) publiée en juin, 46 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant l’année universitaire. Une étude du syndicat étudiant UNEF parue le 14 août évoque même « 50 % » d’étudiants « en emploi », dont « 30 % » à temps plein. « Ils sont de plus en plus nombreux à travailler, et la nouveauté, c’est qu’ils s’y mettent dès leur première année de licence, alors qu’auparavant ils y venaient plus tard », observe Barbara Muntaner, rédactrice en chef du site Internet du Centre d’information et de documentation jeunesse.

Dans l’industrie, le commerce, la restauration, il est possible de décrocher des contrats à temps partiel – le soir après les cours ou les fins de semaine – conciliables avec des études. Comment s’y prendre ? Barbara Muntaner conseille de miser sur la proximité. « Il ne faut pas hésiter à faire du porte-à-porte, à se présenter au supermarché ou au restaurant du coin avec un CV soigné, ou à déposer des annonces dans les commerces de son quartier. » Et pour cause : un job trop éloigné du domicile ou de l’université fait perdre du temps dans les transports et fatigue. Il est important de se montrer opiniâtre, de rappeler les entreprises auprès desquelles on a postulé, sans se décourager.

« Il y a tellement d’étudiants qui cherchent que les places sont chères », estime Mickaël Gros-Prugny, 20 ans, en deuxième année d’économie-gestion à l’université Paris-Saclay. Après avoir travaillé dans une grande enseigne de vêtements puis une chaîne de restauration rapide, jusqu’à vingt-cinq heures par semaine pendant les vacances, il a décidé de se concentrer sur ses études. Il devrait cependant, à partir de septembre, s’orienter vers du baby-sitting et des cours de soutien en mathématiques et français pour des enfants en primaire. Sage décision : « Le job étudiant doit rester un travail d’appoint. Si les études sont menacées, il faut trouver autre chose », insiste Barbara Muntaner.

Un emploi sur le campus

L’aide aux devoirs, les cours de soutien, le baby-sitting sont des classiques. Là encore, le contact direct est à privilégier. « Attention aux petites annonces d’inconnus sur Internet ! Nous avons récemment eu le cas de jeunes piégés par des familles bidons qui leur demandaient d’acheter en ligne du matériel pour jeunes enfants », raconte Barbara Muntaner.

L’idéal pour concilier job et études est de dénicher un emploi sur le campus. Cette solution a l’avantage de maintenir l’étudiant dans un environnement studieux. Accueil des nouveaux arrivants, aide auprès d’étudiants à mobilité réduite, travail en bibliothèque universitaire… Les universités et les écoles proposent divers emplois en début d’année. Dayalini Vasanthan, 26 ans, travaille ainsi quinze à vingt heures par mois à la bibliothèque de la faculté de médecine d’Aix-Marseille, où elle est étudiante en quatrième année, pour une rémunération d’environ 160 euros par mois. « Sur place, j’emprunte les livres dont j’ai besoin, je peux également réviser pendant les temps morts. Surtout, mon employeur s’adapte à mon calendrier d’examens : pendant mes partiels, je lève le pied sans problème », s’enthousiasme la jeune femme.

Ultimes conseils de Barbara Muntaner : « Signez un contrat de travail et exigez une fiche de paie ! » Le travail au noir ne permet pas à l’étudiant de cotiser et le laisse sans protection sociale si un accident du travail se produit.