Mélina Robert-Michon a remporté mardi à Rio la médaille d’argent du lancer du disque. | FABRICE COFFRINI / AFP

Mélina Robert-Michon a de quoi être fière. Elle a mis fin à 68 ans de disette. Mardi au stade olympique de Rio, la discobole française a succédé à ses lointaines et glorieuses prédécesseuses : Micheline Ostermeyer et Jacqueline Mazéas, respectivement championne olympique et médaille de bronze des Jeux de Londres en 1948. Grâce à un jet à 66,73 m, record de France amélioré de 45 centimètres, elle a remporté la médaille d’argent du concours de lancer du disque.

La Croate Sandra Perkovic, qui était tenante du titre, s’est imposée en 69,21 m. La Cubaine Denia Caballero a pris la troisième place avec un lancer à 65,34 m. Avant Robert-Michon, la dernière figure française des lancers féminins était Manuela Montebrun, double médaillée de bronze du marteau aux Mondiaux (2003 et 2005).

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Une première depuis Ostermeyer

Depuis les exploits d’Ostermeyer, premier prix de piano du conservatoire et double médaillée d’or au poids et au disque, l’athlétisme français n’avait plus jamais connu les joies d’un podium olympique dans une épreuve de lancer. Cinquième en 2012 aux JO de Londres, vice-championne du monde en 2013, l’Iséroise Mélina Robert-Michon, 37 ans, a réalisé la compétition parfaite le jour J.

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Entraînée par Serge Bedié, coach presque bénévole, dont l’employeur, le Grand Lyon, lui permet seulement depuis 2013 de consacrer quatre cents heures par an à sa protégée, Robert-Michon porte sur ses épaules une discipline qui est bien loin de recevoir en France la médiatisation et le soutien des autres disciplines. L’ancienne vice-championne du monde junior en 1998 a répondu présent au meilleur des moments et offre encore une fois un coup de projecteur aux lanceurs français.

L’athlète d’1 m 83 pour 80 kg s’entraîne dans le Parc de Parilly, situé sur le territoire de deux communes de la périphérie lyonnaise, Bron et Vénissieux. Dans cet immense espace libre et ouvert de 178 hectares, elle occupe une modeste aire de lancer. Les joggeurs, les sportifs du dimanche et les écoliers ne savent certainement pas qu’ils se dépensent à côté d’une championne.

En 2013, elle expliquait au Monde les difficultés qu’elle pouvait rencontrer : « Depuis dix ans, mes dauphines nationales lancent 6 mètres moins loin environ. Les disciplines de lancer sont peu connues, on souffre du stéréotype vivace des lanceuses est-allemandes ». Sa médaille pourrait redonner un nouveau souffle à sa discipline.

Sports oubliés des Jeux olympiques #3 : le lancer de disque à deux mains
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