Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, le 6 mai 2016, à Athènes. | Petros Giannakouris / AP

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, s’est dit déterminé à faire « tout le nécessaire » pour obtenir de l’Allemagne le paiement de réparations pour l’occupation nazie, lors d’une commémoration mardi 16 août d’un massacre de civils par les troupes allemandes en 1943.

« Pour la première fois, nous avons une stratégie nationale » pour soutenir cette revendication, portée par Athènes depuis des années en dépit du refus catégorique de Berlin, a lancé M. Tsipras, en visite du village de Kommeno, au nord-ouest du pays.

Les troupes nazies y avaient massacré 317 civils le 16 août 1943, avant de nouvelles exactions en décembre 1943 puis en juin 1944 dans deux autres villages, Kalavryta et Distomo.

269,5 milliards d’euros

La Grèce « fera tout le nécessaire au niveau diplomatique, et si nécessaire légal », a ajouté le premier ministre, invoquant le rapport remis fin juillet au Parlement par une commission parlementaire constituée en 2015 pour faire le point sur la question.

Ce rapport chiffre à 269,5 milliards d’euros le montant des réparations dues à la Grèce pour l’occupation nazie, sur la base d’un calcul établi en 2014 par la Comptabilité nationale grecque. Le gouvernement grec avait pour sa part fait état à la mi-2015 d’une somme de 278,7 milliards d’euros.

Cette somme, qui permettrait au pays d’éponger le plus gros de sa dette publique s’élevant à près de 320 milliards d’euros, inclut le remboursement pour quelque 10 milliards d’euros du prêt obligatoire imposé à la Grèce par l’occupant nazi.

Les conclusions de la commission parlementaire doivent faire l’objet d’un débat au Parlement début septembre.

La rigueur allemande

Le dossier des réparations de guerre allemandes réclamées par la Grèce a connu un nouvel élan avec la crise que le pays traverse depuis 2010 et dans laquelle l’Allemagne incarne la rigueur imposée au pays par ses créanciers.

Le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras a relancé la question, suscitant un débat en Allemagne sur le bien-fondé de la demande grecque, notamment en ce qui concerne le prêt imposé par le régime nazi.

Mais le gouvernement allemand campe sur son refus de rouvrir ce dossier, estimant qu’il a été politiquement et juridiquement réglé dans le sillage de la réunification allemande.