Le gouvernement du Mozambique et la Renamo, le principal parti d’opposition, ont annoncé mercredi un premier accord visant à un partage du pouvoir au niveau régional, dans le cadre des pourparlers de paix qui se tiennent dans la capitale Maputo.

La Renamo, l’ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), qui contestait le résultat des élections présidentielle et législatives d’octobre 2014 remportées par le Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, réclamait le pouvoir dans six provinces sur onze, qu’elle considère avoir remportée.

Attaques récentes

Devant l’intransigeance du gouvernement, et alors que les rebelles avaient déjà repris les armes en 2013, les attaques armées se sont multipliées ces dernières semaines, faisant des dizaines de victimes parmi les civils.

L’accord annoncé mercredi par les représentants des deux parties en présence des médiateurs internationaux doit aboutir à une modification législative permettant de satisfaire les demandes de la Renamo.

« La délégation du président de la République et la délégation du président de la Renamo se sont mis d’accord pour constituer (...) une sous-commission chargée de préparer un paquet législatif qui doit entrer vigueur avant les prochaines élections [de 2019] », a déclaré mercredi à la presse José Manteigas, le chef de la délégation de la Renamo.

Ce paquet comprendra une révision constitutionnelle et législative permettant une plus grande décentralisation de l’Etat mozambicain, et doit être soumis à l’Assemblée avant fin novembre 2016. D’après M. Manteigas, des gouverneurs provinciaux issus de la Renamo vont également être nommés de manière provisoire, « le plus vite possible ».

Recul du gouvernement

Cet accord constitue un recul du gouvernement face aux revendications du leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, qui vit caché dans les montagnes du Gorongosa (centre) depuis octobre 2015, après avoir échappé à deux attaques contre son convoi. Il avait promis à plusieurs reprises ces derniers mois à ses électeurs que la Renamo gouvernerait la moitié du pays, et si nécessaire par la force.

L’un des médiateurs de l’Union européenne, Angelo Romano, a salué mercredi sur Twitter un pas « important pour la paix au Mozambique ».

En dépit de ce premier accord, les pourparlers de paix doivent encore se poursuivre afin d’aboutir à un cessez-le-feu et au désarmement définitif des rebelles de la Renamo.

Depuis son indépendance, le Mozambique, qui a un régime communiste, est dirigé par le Frelimo, l’ancien mouvement indépendantiste. Frappé de 1976 à 1992 par une sanglante guerre civile entre la Renamo et le Frelimo qui a fait un million de morts, ce pays vit une nouvelle période d’instabilité depuis qu’en 2013 la Renamo a décidé de reprendre les armes pour revendiquer un partage du pouvoir.