L’hôpital de Abs, au Yemen, était géré par l’association Médecins sans frontières. Il a été la cible d’un raid aérien qui a fait 19 morts et 24 blessés, le 15 août.  AFP / STRINGER | STRINGER / AFP

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi 19 août l’évacuation de son personnel de six hôpitaux du nord du Yémen, après un raid aérien lundi contre un établissement que l’ONG assistait, et qui a fait 19 morts et 24 blessés. La décision d’évacuer du personnel « n’est jamais prise à la légère », mais « en l’absence d’assurances crédibles que les parties au conflit respecteront le statut protégé des structures de soins, du personnel soignant et des patients, il n’y a pas d’autres solutions », a expliqué l’ONG dans un communiqué.

D’après MSF, c’est la quatrième fois qu’une structure qu’elle soutient est touchée au Yémen, ravagé par une guerre depuis un an et demi. L’ONG dit pourtant avoir rencontré « à deux reprises à Riyad » ces huit derniers mois « des responsables de haut rang de la coalition » arabe sous commandement saoudien, qui soutient le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, contre les rebelles, afin d’obtenir « l’assurance que les attaques sur les hôpitaux cesseraient ».

« Les bombardements aériens ont continué alors que MSF avait systématiquement communiqué aux parties du conflit les coordonnées GPS des hôpitaux où ses équipes travaillent », a déploré l’ONG. Les six hôpitaux évacués « continueront à fonctionner » avec le personnel local, écrit MSF.

Intensification des frappes et crise humanitaire

La coalition arabe sous commandement saoudien engagée au Yémen a ouvert mardi une enquête « indépendante » sur ce raid, qui avait provoqué une vive indignation internationale.

Les raids de la coalition arabe se sont intensifiés le 9 août après l’échec de négociations de paix qui se tenaient depuis trois mois au Koweït sous l’égide de l’ONU.
Mardi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a actualisé le bilan des victimes du conflit yéménite entre le 19 mars 2015 et le 15 juillet 2016, qui s’établit à 6 571 morts et 32 856 blessés, dont de nombreux civils. 80 % de la population a besoin d’une assistance humanitaire, selon l’ONU.