Alexandra Lacrabere et Olivier Krumbholz, le 18 août à Rio | Ben Curtis / AP

Au terme d’un match haletant, les handballeuses françaises se sont qualifiées pour la finale des JO 2016, s’assurant ainsi d’empocher la première médaille olympique de leur histoire, grâce à leur succès contre les Pays-Bas, vice-championnes du monde, 24 à 23, jeudi 18 août.

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Le meilleur résultat des Bleues aux Jeux jusqu’ici était une quatrième place, obtenue à Athènes en 2004 avec la génération des Valérie Nicolas, Raphaëlle Tervel et Véronique Pecqueud-Rolland, championnes du monde l’année précédente.

Sevrées de médailles, toutes compétitions confondues, depuis le Mondial 2011, elles disputeront donc leur première finale olympique samedi contre la Russie ou la Norvège, double championne olympique en titre.

L’histoire est belle pour le sélectionneur Olivier Krumbholz, qui avait connu toutes les campagnes infructueuses de 2000 à 2012, année de son départ de l’équipe de France. Le technicien mosellan avait été rappelé en début d’année, pour remplacer Alain Portes, – celui-là même qui lui avait succédé – qui n’emportait plus l’adhésion des joueuses. Avec sa rigueur, mais aussi plus de sérénité qu’avant, Krumbholz a remotivé des troupes au moral en berne.

Il a misé sur la grande force de l’équipe de France, sa défense, tout en essayant de gommer ses faiblesses : une tendance à se crisper dans les moments cruciaux et des problèmes de finition. Les Bleues ont réglé la première, comme elles l’ont prouvé en remontant sept buts en un quart d’heure contre les Espagnoles en quart de finale, avant de s’imposer en prolongation (27-26).

Laura Glauser décisive dans les buts

Mais les carences en attaque n’étaient pas toutes résolues. Face aux Pays-Bas, les Bleues les ont comblées en première mi-temps, marquée par l’apport d’Alexandra Lacrabère et d’Allison Pineau, leurs deux shooteuses.

Et la défense a répondu présent dans les moments importants, ainsi que les gardiennes, Amandine Leynaud, d’abord, puis Laura Glauser, décisive en toute fin de match, où les Néerlandaises ont trouvé un poteau sur leur dernière action. Si elles avaient marqué, les deux équipes se seraient dirigées vers des prolongations. Les Bleues ont décidément une bonne étoile à Rio.

Déjà victorieuses des Néerlandaises en phase de poules (18-14), elles ont misé sur leur défense pour se créer des contre-attaques en première période. Très serrée dans les dix premières minutes, la partie a penché du côté français lorsque Béatrice Edwige a conclu une attaque rapide pour inscrire son premier but du match (9-6). Les Néerlandaises ont enclenché une remontée, profitant de l’exclusion temporaire de Camille Ayglon. Et la remuante Laura van der Heijden (5 buts en première mi-temps) permettait à son équipe de recoller au score (11-11).

Les Françaises ne se sont pas affolées. Les parades de Leynaud (6 arrêts en première mi-temps), leur permettait de récupérer des ballons. Et dans la finition, les Bleues ne se rataient pas. Estelle Nze Minko chipait le ballon des mains d’Yvette Broch, et Siraba Dembélé concluait dans la foulée (14-11). Le score montait même à + 4 à la pause (17-13) et aurait pu être plus ample si le tir de la gardienne Leynaud vers le but vide n’avait pas échoué contre un poteau.

La France n’avait marqué autant de buts en une mi-temps qu’une seule fois, en phase de poule face à l’Argentine, l’une des plus faibles équipes du tournoi. En seconde période, les Néerlandaises ont mieux défendu, la gardienne Tess Wester s’est réveillée. La situation s’est compliquée quand l’arrière Lois Abbingh, future joueuse d’Issy-Paris, a remis les siennes à une longueur (22-21).

Pendant les dix dernières minutes, la situation est devenue très serrée. Les « Oranje » ont tout fait pour recoller, mais Glauser veillait dans la cage tricolore. Les Néerlandaises n’ont pas été loin de le faire dans les tout derniers instants, mais le dernier tir batave s’est écrasé sur le poteau. Et les Bleues ont basculé dans l’ivresse de la victoire.