Aucun convoi humanitaire n’a pu entrer dans les localités assiégées de Syrie depuis un mois en raison des combats, a dénoncé jeudi 18 août Staffan de Mistura. « En un mois, pas un seul convoi n’a atteint les zones assiégées (…) en raison des combats », a déclaré aux médias l’émissaire de l’ONU à Genève.

Pour cette raison, le médiateur onusien pour la Syrie a décidé symboliquement de ne pas tenir la réunion hebdomadaire, alors que se déroule vendredi la Journée mondiale de l’aide humanitaire :

« J’ai décidé, en usant de mon privilège en ma qualité de président du groupe de travail, de déclarer qu’il n’y avait pas de raison d’avoir une réunion humanitaire à moins qu’il y ait du mouvement sur le plan humanitaire en Syrie. »

A Madaya et Zabadani, deux villes assiégées par le régime dans la province de Damas, ainsi qu’à Foua et Kafraya, deux agglomérations chiites pro-régime de la province d’Idlib assiégées par des rebelles islamistes, l’aide humanitaire n’est elle pas parvenue à entrer depuis le 30 avril, soit depuis cent dix jours, a-t-il également déploré.

M. de Mistura a également appelé une fois de plus à une pause humanitaire de quarante-huit heures à Alep, ville-clé du conflit syrien où s’affrontent les forces de Damas et les rebelles. Une réunion du groupe de travail sur la cessation des hostilités doit se tenir plus tard dans la journée, en vue d’atteindre cet objectif.

600 000 personnes assiégées

L’émissaire de l’ONU a appelé la Russie, dont l’aviation soutient les forces du président syrien Bachar Al-Assad à Alep, et les Etats-Unis, qui coprésident le groupe de travail, mais aussi « tous ceux qui ont une influence sur le terrain », à appuyer ses efforts en vue d’une trêve.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie est devenu plus complexe avec l’intervention étrangère et la montée en puissance des djihadistes. La guerre a fait plus de 290 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

L’ONU a dénombré 18 zones ou localités assiégées en Syrie, dans la plupart des cas par les forces gouvernementales. Environ 600 000 personnes vivent dans ces zones.

Si aucun convoi humanitaire n’a pu entrer dans 17 de ces lieux, le Programme alimentaire mondial de l’ONU continue en revanche d’acheminer de l’aide par largages aériens aux habitants de Deir ez-Zor (est), encerclés par le groupe djihadiste Etat islamique.