Université d’Oxford, en mai 2011. | PAUL HACKETT / REUTERS

Voici une revue de presse de notre partenaire Courrier Expat sur l’employabilité des jeunes diplômés britanniques.

Alors que des centaines de milliers de jeunes Britanniques ont pris connaissance jeudi 18 août de leurs résultats aux examens d’entrée à l’université – les fameux « A-levels », considérés comme l’équivalent de notre baccalauréat –, le débat est relancé au Royaume-Uni sur l’employabilité des jeunes diplômés.

Cette année, 424 000 places seront offertes par les universités britanniques, selon BBC News. Un chiffre record, en hausse de 3 % par rapport à l’année 2014-2015. Le site d’information rapporte que Michael Turner, directeur du Joint Council for Qualifications (JCQ), responsable de l’évaluation des étudiants, a pu annoncer jeudi 18 août des taux de réussite aux A-levels relativement stables par rapport à l’année 2015 : 79,7 % des candidates sont gratifiées des niveaux A à C, contre 75 % des candidats.

De quoi faire réfléchir les candidats

Quelques jours avant la publication de ces résultats, le quotidien The Guardian attirait l’attention sur une étude du ministère de l’éducation – la première du genre – susceptible d’intéresser les jeunes Britanniques prêts à s’inscrire dans une université. Intitulée « Longitudinal Education Outcomes » (LEO), publiée le 4 août, elle est consacrée au parcours professionnel des étudiants ayant obtenu leur diplôme en 2004.

Les résultats de cette enquête révèlent que le revenu annuel moyen d’un jeune diplômé sorti de l’université en 2004 s’établissait à 16 500 livres (19 120 euros) un an après avoir obtenu son diplôme, pour passer à 22 000 livres (25 600 euros) trois ans plus tard et atteignait 31 000 livres (36 000 euros) en 2014, soit dix ans après avoir fait son entrée sur le marché du travail.

L’étude LEO montre également qu’un quart de ces jeunes salariés issus de l’enseignement supérieur s’en sont nettement moins bien sortis. Un an après avoir quitté l’université, leur revenu moyen s’établissait à 11 500 livres seulement (13 340 euros), passant à 16 500 livres après trois ans pour plafonner à 20 000 livres dix ans plus tard – soit un revenu nettement inférieur au salaire médian britannique, qui s’établit à 26 500 livres (30 880 euros).

Les avantages de l’apprentissage

Directrice générale de The Edge Foundation, une organisation qui promeut l’enseignement professionnel, Alice Barnard commente ces chiffres dans The Guardian :

« Les statistiques sont claires : juste après avoir obtenu leur diplôme, de nombreux jeunes sont dans des emplois qui ne nécessitent aucun diplôme ou qui ne correspondent pas au niveau de qualification qu’ils ont atteint. Ces jeunes ont investi non seulement du temps, de l’énergie et des efforts, mais aussi beaucoup d’argent pour obtenir leur diplôme, sans accéder aux emplois dont ils rêvaient. »

Or, poursuit Alice Barnard, un apprenti qui termine une formation qualifiante de deux ans dans une grande entreprise telle que Jaguar Land Rover peut espérer gagner environ 30 000 livres (34 780 euros) aussitôt sa formation terminée, et sans s’être endetté.

« Malgré les avantages offerts par l’apprentissage, un sondage que nous avons commandé montre que cette formule souffre d’un grave problème d’image. Seulement 7 % des jeunes Britanniques de 18 ans à 24 ans considèrent que l’apprentissage est intéressant pour eux, contre 68 % qui estiment que l’enseignement supérieur est la meilleure option », constate Esme Winch, directrice du Northern Council for Further Education (NCFE) dans une tribune que publie The Telegraph.

Les nouveaux défis des universités

Tout en approuvant l’objectif ambitieux affiché par le gouvernement de permettre à trois millions de jeunes d’accéder à l’apprentissage, Esme Winch constate qu’il reste beaucoup à faire, notamment pour convaincre les parents, car « 51 % des adultes interrogés déclarent qu’ils aimeraient que leur enfant entre dans l’enseignement supérieur, contre 20 % qui disent préférer la voie de l’apprentissage ».

The Guardian souligne que les spécialistes s’interrogent actuellement sur l’impact du « Brexit » quant au nombre d’étudiants européens susceptibles de s’inscrire dans des universités britanniques :

« Toute évolution notable en faveur de l’apprentissage aurait un impact certain sur le budget des universités, alors qu’elles font face à de nouveaux défis en matière de recrutement d’étudiants. »

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