Dans une boutique Bouygues Telecom, à Paris, le 23 juin 2015. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Bouygues Telecom va présenter le 23 août une réorganisation du temps de travail aux représentants du personnel, a annoncé l’opérateur à l’AFP, vendredi 19 août. Cette réorganisation, qui concerne 5 500 salariés (sur 7 500 filiales comprises), prévoit de proposer l’abandon de jours de RTT contre une légère hausse des salaires, sur la base du volontariat.

Négocié depuis plusieurs mois, le projet sera ouvert à la signature des syndicats à l’issue des consultations des instances du personnel prévues « du 24 août au 21 septembre », a précisé un porte-parole du groupe. L’objectif est de « ramener progressivement tout le monde à 35 heures hebdomadaires, sans changer le nombre d’heures travaillées à l’année », a-t-il expliqué.

Concrètement, les téléconseillers travaillant 39 heures hebdomadaires, et qui bénéficient de 23 jours en compensation, auront le choix (irréversible) entre rester au régime actuel, passer à 37 heures et 12 RTT ou descendre à 35 heures sans aucune RTT, moyennant 2 % de hausse de salaire, selon la direction.

Contreparties « inéquitables » pour la CFDT

Un passage à 37 heures est proposé aux autres catégories d’employés et techniciens, avec la même contrepartie. Les cadres au forfait jour pourront, eux, voir augmenter de 1,5 % leur rémunération s’ils troquent deux RTT sur 14. Quant aux directeurs et leurs adjoints, ils conserveront 5 jours de repos, 8 jours leur étant « rachetés » pour l’équivalent de 3 % de leur salaire mensuel.

« C’est un accord de compromis certes, mais qui préserve le choix des salariés », a commenté auprès de l’AFP Bernard Allain, délégué central FO, qui prédit que « peu de candidats devraient opter pour l’abandon de leurs RTT ». L’aval de FO (37,7 %) suffit pour valider le projet, en l’absence d’opposition majoritaire.

La CFTC (46,6 %) « ne signera pas mais ne s’opposera pas dans la mesure où il y a du volontariat et des contreparties », a expliqué son représentant Nicolas Faber, douchant les espoirs de la CFDT (14,8 %) de faire barrage à l’accord.

Pour Azzam Ahdab (CFDT), les contreparties financières proposées sont « inéquitables » et le projet crée un « cadre social à plusieurs vitesses » car les futurs embauchés se verront, eux, automatiquement appliquer le nouveau régime.

Le représentant du troisième syndicat dénonce également les risques de « pressions sur les salariés » en poste et de « mise en danger de leur santé alors que la charge de travail est déjà importante » .