Le gouvernement, le Parti socialiste et les groupes parlementaires de la majorité organisent le 29 août à Colomiers une journée de travail et de meeting à laquelle participera Manuel Valls. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

La CGT a qualifié de « provocation » la tenue de la rentrée politique de la majorité présidentielle fin août près de Toulouse, ville natale de l’ex-leader syndical Georges Séguy, menaçant « d’agir en fonction » si ce rendez-vous n’était pas annulé.

« La CGT considère ce déplacement sur la terre natale de Georges Séguy comme une provocation indécente », écrit Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT de Haute-Garonne, dans un courrier notamment adressé au premier ministre, Manuel Valls, et à la fédération départementale du Parti socialiste :

« Par respect pour la mémoire et le combat de Georges Séguy, nous appelons les élus de la majorité présidentielle à se garder de toute offense en n’assistant pas à cette réunion. »

Le gouvernement, le PS et les groupes parlementaires de la majorité organisent le 29 août à Colomiers, près de Toulouse, une journée de travail et de meeting. En sus de Manuel Valls, doivent y participer les ministres de la santé, Marisol Touraine, et de l’agriculture, Stéphane Le Foll, mais aussi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et les présidents socialistes de groupes parlementaires, Bruno Le Roux (Assemblée nationale) et Didier Guillaume (Sénat).

Le gouvernement « tente de casser tout ce pour quoi a combattu Georges Séguy »

Colomiers, ville populaire de la banlieue de Toulouse détenue par le PS de longue date, jouxte Toulouse, où est né le 16 mars 1927 Georges Séguy, mort samedi à l’âge de 89 ans et à qui un vibrant hommage a été rendu jeudi dans son village d’adoption, à Vieilles-Maisons-sur-Joudry, dans le Loiret. Secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, M. Séguy s’était engagé dès 16 ans dans la Résistance avant d’être déporté dans un camp nazi.

« A Toulouse, devant les délégués du 50e Congrès de la CGT, il avait lancé : “Il ne suffit pas de s’indigner, il faut aussi résister” », souligne M. Caubère dans sa lettre. L’actuel gouvernement « tente de casser tout ce pour quoi a combattu Georges Séguy » en faisant passer « sans aucun vote » la loi travail et en « criminalisant l’action syndicale », ajoute le secrétaire général de la CGT 31 dans une référence au licenciement, validé par la ministre du travail, Myriam El Khomri, du délégué syndical CGT d’Air France, accusé d’avoir participé à l’épisode de la « chemise arrachée » de l’ancien DRH de la compagnie le 5 octobre 2015.