Le festival du théâtre de rue d’Aurillac attire chaque année 100 000 spectateurs dans la préfecture du Cantal. | JEFF PACHOUD / AFP

Barricades, poubelles brûlées, dégradations et gaz lacrymogènes : l’ambiance festive du centre-ville d’Aurillac a été ternie vendredi 19 août par des échauffourées entre forces de l’ordre et plusieurs centaines de festivaliers du théâtre de rue.

Peu après 18 heures, 300 festivaliers, infiltrés par une centaine de casseurs, parfois encagoulés, ont violemment manifesté contre les mesures de sécurité imposées pour ce festival, notamment les fouilles à l’entrée du centre-ville, selon la préfecture du Cantal, confirmant une information de La Montagne. « Entre 20 et 30 agitateurs ont voulu forcer le passage dans une file d’attente de contrôle, entraînant les festivaliers, mécontents des dispositifs de sécurité qui ralentissent », a expliqué le maire d’Aurillac, Pierre Mathonier (PS), présent sur les lieux.

Des tracts contre la « mise en cage »

Les protestataires ont installé des barricades, caillassé des voitures, allumé des feux de poubelle, renversé des panneaux et dégradé du matériel urbain et la vitrine d’un commerce, a détaillé la gendarmerie. Une cinquantaine de gendarmes mobiles sont alors intervenus ainsi que des élus. Le spectacle de Generik Vapeur La Deuche joyeuse, qui devait se jouer sur la place des Carmes, a été reporté.

Dans un contexte de menace terroriste, la municipalité d’Aurillac avait choisi de maintenir le Festival international de théâtre de rue, du 17 au 20 août. Toutefois, des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été mises en place par la préfecture du Cantal : grilles, dispositifs anti-voiture bélier... Les personnes qui souhaitaient accéder au périmètre de sécurité devaient se soumettre à une fouille. Selon La Montagne, un premier incident avait éclaté mercredi lors d’une fouille, et vendredi, des tracts avaient été distribués durant les échauffourées pour dénoncer le « déploiement privé, militaire et policier », comparé à une « mise en cage ».

Plus de 100 000 spectateurs

« Il y a eu des échanges vifs entre casseurs et festivaliers, ces derniers ne comprenant pas leurs motivations à mettre en péril le dispositif de sécurité », a expliqué le directeur de cabinet de la préfecture du Cantal, Jean-François Bauvois. « Tout a été fait pour permettre à ce festival de se dérouler dans de bonnes conditions et protéger les festivaliers et les artistes. On sait bien que Daech s’attaque aux artistes et à ce genre de manifestations. »

Vers 20 h 30, le calme était revenu dans le centre d’Aurillac, et les spectacles ont repris, selon le maire et la préfecture. Le Festival du théâtre de rue d’Aurillac accueille chaque année 100 000 spectateurs.