Un membre des groupes armés du delta du Niger, en 2006. | George Osodi / AP

Rétropédalage du groupe rebelle des Vengeurs du delta du Niger (NDA). Les NDA ont annoncé qu’ils déposaient les armes et rentraient en négociation avec le gouvernement nigérian, après huit mois de sabotages dans le sud pétrolifère du pays, qui ont mis l’économie du Nigeria à genoux. Ces derniers mois, ils avaient pourtant décliné une offre de pourparlers de paix avec le gouvernement nigérian.

Dans un message posté samedi 20 août sur leur site internet, les membres du groupe rebelle s’engagent « à observer une cessation des hostilités dans le delta du Niger contre tous les intérêts des multinationales pétrolières ». Ils disent vouloir « discuter autour d’une table avec le gouvernement du Nigeria, des représentants des pays d’où sont issues les multinationales pétrolières et des membres de la communauté internationale neutres ».

Une région stratégique

Trois jours plus tôt, les Vengeurs du delta du Niger avaient pourtant menacé de déclarer l’« indépendance » de cette région pétrolifère du Nigeria le 1er octobre prochain, accusant le président nigérian, Muhammadu Buhari, de mauvaise gestion et de diviser le pays.

Cette région du Delta du Niger concentre les ressources pétrolières et gazières du Nigeria, qui tire 70 % de ses revenus de sa production de pétrole. La compagnie pétrolière nationale NNPC et de nombreuses multinationales comme Shell, Chevron, Exxon et Eni ont des installations pétrolières dans cette région.

De nombreuses attaques

Les NDA font régulièrement exploser des installations pétrolières depuis le début de l’année. Comme d’autres rebelles nigérians avant eux, ils réclament une meilleure redistribution des revenus pétroliers et une plus grande autonomie politique. Jusqu’ici, les NDA revendiquaient en outre l’autodétermination du delta du Niger.

Les NDA ont revendiqué la plupart des attaques perpétrées depuis février contre la compagnie nationale NNPC, ainsi que Shell, Chevron et Eni.

Il y a quelques mois, le Nigeria a perdu la première place d’exportateur d’or noir sur le continent au profit de son rival angolais. Ce géant d’Afrique de l’Ouest vient aussi de céder la place de première économie africaine à l’Afrique du Sud.

Selon des chiffres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) publiés mi-août, le Nigeria produit 1,5 million de barils par jour – contre 1,78 million pour l’Angola –, et accuse une chute de 21,5 % par rapport au mois de janvier (soit un manque à gagner de 41 300 barils par jour), notamment à cause des insurrections de groupes rebelles dans la région du delta.