Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse, le 21 août 2016. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Dimanche 21 août à Frangy-en-Bresse, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg a détaillé son projet, dans la foulée de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle. Les mesures de ce que M. Montebourg appelle son « projet France » avaient été en partie dévoilées le matin même dans le Journal du dimanche.

Croissance :

  • Le soutien aux Petites et moyennes entreprises (PME), autour desquelles M. Montebourg souhaite dynamiser le « made in France ». Ce soutien passerait par l’attribution de 80 % des marchés publics aux PME « pendant une période de huit ans, le temps que la France se réindustrialise ». Il propose également l’investissement de « 10 à 20 % » de l’assurance-vie des Français dans les PME et la remise en place d’un « crédit national », car, selon M. Montebourg, la banque publique d’investissement ne finance que « de façon homéopathique » les projets de développement. Cette « banque d’encouragement au risque » cautionnera « 90 % des emprunts, des crédits aux PME, aux TPE, aux start-ups, aux artisans, aux commerçants ».
  • La rénovation thermique des bâtiments dotés de 100 milliards d’euros sur cinq ans pour « faire repartir fortement les PME du bâtiment et du secteur des travaux publics », de façon à ce que l’écologie devienne le « carburant de la nouvelle croissance ».
  • La création d’un « Etat fort », avec la possibilité de « nationaliser temporairement ou partiellement une des cinq grandes banques françaises » pour agir sur l’économie nationale.
  • Le décret de la « fin de l’austérité », soit l’abandon du plafond de 3 % du déficit public autorisé au sein de l’UE.

Pouvoir d’achat :

  • L’annulation des hausses d’impôts de ces cinq dernières années pour les classes moyennes et populaires.
  • L’accès à la propriété grâce à « une baisse de 50 à 70 % par rapport au prix du marché » pour les locataires de logements sociaux, de façon à faire baisser la charge du prix du logement.

Réforme du modèle social :

  • La suspension de la directive des travailleurs détachés, un « dumping social à domicile » qui revient selon M. Montebourg à « importer le chômage des autres pays européens ».
  • La formation des chômeurs « à un nouveau métier » pendant un an sur les 24 mois d’indemnités chômage, financé par l’argent de la formation professionnelle.
  • L’élection au suffrage universel dans chaque région d’un « commissaire chargé de la réduction du chômage » et de la formation professionnelle.

Sécurité :

  • Le rétablissement du « service national, civil et militaire obligatoire pour six mois » pour tous les jeunes hommes et les jeunes femmes.
  • Le rétablissement d’une « police de proximité ».

Réformes européennes et institutionnelles :

  • Le « sauvetage aux forceps de l’Union européenne » en remettant en cause les traités européens sur la base du refus de l’austérité budgétaire et monétaire et de la création d’un « gouvernement économique » de la zone Euro pour « impliquer les citoyens » dans l’avenir de l’Europe.
  • La réduction de l’Assemblée nationale de 577 à 350 députés, dont 50 élus à la proportionnelle afin que les partis politiques « exclus de la représentation parlementaire » soient représentés.
  • La réduction du Sénat à 200 membres dont 100 tirés au sort parmi les électeurs, « un par département, afin d’assurer l’entrée de citoyens dans le système politique » et 100 membres du conseil économique, social et environnemental.
  • La fin de l’utilisation de l’article 49-3, « sauf en matière budgétaire ».