La centrale à charbon RWE, à Niederaussem, en Alemagne. | ? Wolfgang Rattay / Reuters / REUTERS

A un an des prochaines élections législatives, les Verts allemands ont élaboré un plan de sortie du charbon sous vingt ans, alors que cette source d’énergie, toujours dominante en Allemagne, suscite de plus en plus de rejet. « Il est clair que le charbon n’a pas d’avenir », selon ce document élaboré par le groupe parlementaire Vert au Bundestag, chambre basse du parlement allemand.

Les Verts sont actuellement au Bundestag le plus petit parti d’opposition, mais leur influence est forte dans les débats de société, et à la chambre haute du parlement, le Bundesrat, du fait du jeu des coalitions régionales reflété dans une arithmétique complexe. Dans les sondages actuels, il arrive troisième (13 %) derrière les conservateurs d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates.

40 % de l’électricité provient du charbon

A la fin des années 1990, c’est essentiellement sous l’impulsion des Verts, alors au gouvernement, que l’Allemagne a initié sa sortie du nucléaire et son virage vers les énergies renouvelables. Le parti écologiste s’en prend maintenant au charbon, avec un plan de sortie qui commence par un dialogue national sur le sujet, puis une décision parlementaire, suivie d’un arrêt immédiat des centrales les plus polluantes.

L’arrêt des autres se ferait progressivement au moyen de « crédits de CO2 », c’est-à-dire de montants d’émissions de dioxyde de carbone accordés à chaque centrale, qui serait fermée une fois son crédit épuisé. Pour financer le projet, qui prévoit aussi la cessation de l’extraction de charbon en Allemagne, les provisions constituées par les exploitants de charbon seraient placées « sous le contrôle des pouvoirs publics ».

Plus de 40 % de l’électricité produite en Allemagne provient du charbon, extrait dans l’est du pays. Les considérations sur l’emploi dépendant de cette filière ont incité le gouvernement d’Angela Merkel, qui se veut pourtant en pointe sur les questions de climat, à tout faire pour assurer la pérennité du secteur. Mais l’Allemagne a beaucoup de mal à faire baisser ses émissions de CO2 au rythme envisagé.