Les basketteurs, handballeurs et volleyeurs n’ont pas rempli leur objectif tandis que les filles ont surpris. En football et volley masculins, le Brésil remporte les deux titres qui lui importaient le plus.

  • Basket-ball

« Sans DeAndre Jordan, nous ne disputerions pas la finale », disait après la demi-finale contre l’Espagne l’entraîneur américain Mike Krzyzewski. Pau Gasol semble d’accord. | ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Qui a dit que le basket féminin n’avait rien à voir avec le basket masculin ? L’Espagne, la Serbie et les Etats-Unis se sont partagés les places sur le podium, les Américains remportant comme attendu les deux médailles d’or dans la facilité. La preuve que l’écart entre le pays qui a inventé ce sport et l’Europe ne se réduit plus, et que l’Europe tient son rang face à au reste du monde.

Mais à quoi tient une analyse ? Au coup de sifflet d’un arbitre à cinq secondes de la fin du match pour la troisième place chez les hommes, entre l’Espagne et l’Australie, qui offre les lancers francs de la victoire à Sergio Rodriguez ; à la défaite australienne contre la Serbie en quarts de finale des femmes, la plus grosse surprise des deux tournois réunis ; ou à l’extinction progressive, au fil du tournoi, de la vieille garde argentine (Emmanuel Ginobili, Luis Scola, Carlos Delfino).

Rio a vu de nombreuses vedettes du basket international tirer leur révérence : outre Tony Parker et Ginobili, c’est aussi le cas de Carmelo Anthony, premier triple champion olympique de l’histoire en basket. Et il n’est pas sûr que Pau Gasol, qui a encore porté l’Espagne sur ses larges épaules, soit encore là, même s’il clame son envie de continuer en sélection l’année prochaine, à 36 ans.

Côté public, la Carioca Arena 1 a fait monter les décibels lorsque l’Argentine et le Brésil se sont affrontés au premier tour, et plus généralement pour tous les matchs de l’Argentine. Mais on a vu des ambiances bien tristes quand les deux géants sud-américains ou la Dream Team n’étaient pas sur le parquet : le France-Espagne en quart de finale s’est déroulé dans une ambiance de match de pré-saison.

La sévère défaite de Tony Parker et des siens domine le bilan français, et a sanctionné une campagne olympique où la France n’a jamais joué avec la cohésion et l’assurance de ces dernières années. Vincent Collet restera malgré tout en poste s’il le désire. Les filles, elles, ont atteint les demi-finales malgré l’absence de Céline Dumerc, qui ne s’est fait ressentir que sur un seul match, le plus crucial : celui pour la médaille de bronze.

Et de quatre : Diana Taurasi et Sue Bird sont invaincues aux Jeux olympiques depuis Athènes. La médaille d’or du basket féminin est sans doute celle qui fut la moins disputée des JO. | ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Femmes

Or : Etats-Unis

Argent : Espagne

Bronze : Serbie

Hommes

Or : Etats-Unis

Argent : Serbie

Bronze : Espagne

Bonus : apprenons le basket avec Milos Teodosic, le génial meneur serbe

  • Handball

Après avoir étranglé les Norvégiennes en demi-finales, les Russes ont marché sur les Françaises en finale. | JAVIER SORIANO / AFP

Ç’aurait été du jamais vu, mais on ne l’a pas vu. La France n’a pas réussi à devenir pour la troisième fois championne olympique de handball chez les hommes, battus par le Danemark et son buteur Mikkel Hansen, huit réalisations en finale.

Le tournoi a été marqué par la nouvelle règle permettant de jouer sans gardien en attaque, largement utilisée par certaines nations comme le Danemark ou la Croatie face à la France. Elle « dénature le handball », a grogné Mickaël Guigou.

Chez les filles, le pompier Olivier Krumbholz a sublimé une équipe de France en capilotade six mois plus tôt. Suffisant pour battre les Espagnoles en quarts de finale au terme d’une remontée fantastique, puis les Néerlandaises en demi-finale dans un match au couteau.

Mais les Russes, elles aussi en pleine reconstruction, ont mis logiquement un terme à l’aventure d’Alexandra Lacrabère et ses coéquipières.

Le tournoi a confirmé la suprématie européenne en handball, le continent trustant les huit places en demi-finale. Même l’équipe artificielle du Qatar a été fessée en quarts de finale du tournoi masculin par les inventeurs du jeu, l’Allemagne.

Les handballeurs français ont échoué à conserver leur titre olympique. Luc Abalo et sa serviette ont cédé face au Danemark et à Mikkel Hansen en finale. | FRANCK FIFE / AFP

Femmes

Or : Russie

Argent : France

Bronze : Norvège

Hommes

Or : Danemark

Argent : France

Bronze : Allemagne

  • Football

Il a suffi d’une médaille d’or à Neymar pour rejoindre Usain Bolt au rang de star des Jeux de Rio. | MARTIN BERNETTI / AFP

C’est samedi soir que l’on a compris. Compris ce que représentait le football au Brésil, même en plein Jeux olympiques à domicile. L’explosion de joie de Rio de Janeiro, et probablement de tout le pays, au moment du coup franc direct de Neymar puis de son tir au but vainqueur en finale contre l’Allemagne (1-1, 5 tirs aux buts à 4) n’a pas eu d’équivalent pendant les Jeux. Vraiment pas.

Le tournoi de football fut phagocyté par une seule équipe et même un seul joueur : Neymar fut la cible des critiques pendant le premier tour, jusqu’à voir son nom barré sur certains maillots ; puis il fut encensé à partir de la demi-finale et guida son équipe vers le premier titre olympique du football brésilien face à l’Allemagne.

Le tournoi masculin a comme souvent mis en avant un football de jeunes mondialisé : on trouvait en quarts de finale une sélection africaine (Nigeria), une Asiatique (Corée du Sud), une d’Amérique centrale (Honduras), deux d’Amérique du Sud (Brésil et Colombie) et trois d’Europe (Danemark, Portugal et Allemagne). L’Allemand Serge Gnabry, qui évolue depuis ses 16 ans à Arsenal, est la révélation du tournoi avec ses six buts marqués, à égalité avec son compatriote Nils Petersen.

Pas la peine de faire l’autruche, mesdames les Allemandes : vous êtes bien championnes olympiques. | ODD ANDERSEN / AFP

Chez les femmes, un troisième pays a enfin remporté le tournoi olympique. En cinq éditions jusque-là, seule la Norvège (2000) et les Etats-Unis, quadruples vainqueurs, avaient décroché l’or. A Rio, les footballeuses allemandes ont battu en finale la Suède (2-1). Leur sélectionneuse Silvia Neid peut s’en aller l’esprit tranquille.

Les Américaines, grandes favorites, ont été sorties à la surprise générale par les Suédoises en quart de finale. Un stade également fatal aux Françaises, encore une fois dominées par le Canada (1-0) aux JO. Il y a quatre ans à Londres, les Bleues avaient cédé face au même adversaire lors du match pour la troisième place.

Femmes

Or : Allemagne

Argent : Suède

Bronze : Canada

Hommes

Or : Brésil

Argent : Allemagne

Bronze : Nigeria

  • Volley-ball

Wallace, ici en finale face à l’Italie, a porté le Brésil tout au long de la compétition vers l’or olympique. | JOHANNES EISELE / AFP

Eliminée sur son inexpérience et les calculs de l’Italie, l’équipe de France aura des regrets en constatant que sont montées sur le podium masculin les trois équipes qui l’avaient battue au premier tour.

Le Brésil et son entraîneur de légende Bernardinho sont montés en puissance au fil du tournoi et la victoire en finale face à l’Italie a été acquise en trois sets secs. L’issue des trois manches, chacune très serrée, devait sans doute autant à la puissance de l’attaquant brésilien Wallace, meilleur joueur du tournoi, qu’à la pression mise sur les adversaires par le public connaisseur et bruyant du Maracanazinho, l’une des plus belles ambiances des Jeux.

Les Brésiliennes, qui attendaient le même métal après les titres de Pékin et de Londres, sont tombées en quarts de finale sur une équipe de Chine en état de grâce après un premier tour compliqué – trois défaites. Leur victoire au tie-break dans le Maracanazinho face au Brésil a porté les Chinoises vers un troisième titre olympique. La confirmation du retour au premier plan des volleyeuses asiatiques après une éclipse entre 2008 et 2014.

Hui Ruoqi ne baille pas, elle fête un titre olympique de volley-ball pour la Chine. | JOHANNES EISELE / AFP

Femmes

Or : Chine

Argent : Serbie

Bronze : Etats-Unis

Hommes

Or : Brésil

Argent : Italie

Bronze : Etats-Unis

  • Water-polo

Après leur titre, les poloïstes américaines ont fait goûter à leur entraîneur Adam Krikorian l’eau de la piscine de Rio. Le coach a fait un aller-retour au pays durant la compétition pour assister à l’enterrement de son frère. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

Les poloïstes américaines ont ému leur pays en conservant leur titre olympique, sous les ordres d’un entraîneur ayant dû faire l’aller-retour aux Etats-Unis en début de compétition pour assister à l’enterrement de son frère. La domination des Californiennes – en immense majorité – est similaire à celle de leurs compatriotes basketteuses : 73 buts marqués, 32 encaissés en six matchs à Rio.

Chez les hommes, en attendant les progrès américains, les pays traditionnels du water-polo dominent toujours. La Serbie, championne du monde en 2015, a remporté son premier titre olympique en s’imposant en finale contre le rival croate, tenant du titre. Le Brésil était le seul pays non-européen en quart de finale.

La France, qualifiée pour la première fois depuis 1992, s’est satisfaite d’une victoire de prestige contre la Croatie, dans un dernier match de poule sans enjeu. Un Français a tout de même été médaillé : Michael Bodegas, désormais sous le maillot de l’Italie, troisième du tournoi.

Femmes

Or : Etats-Unis

Argent : Italie

Bronze : Russie

Hommes

Or : Serbie

Argent : Croatie

Bronze : Italie

  • Rugby à sept

La finale inattendue du tournoi masculin, entre les Fidji et la Grande-Bretagne, a donné lieu à quelques scènes de judo. | JOHN MACDOUGALL / AFP

Voilà qui mérite bien un jour férié. Ainsi en a décidé Voreqe Bainimarama. Le premier ministre fidjien était là pour encourager son pays et assister à la remise de sa toute première médaille d’or olympique, tous sports et tous âges confondus. C’est là tout le mérite du rugby. Rugby à VII, puisque l’Ovalie est revenue aux Jeux cet été sous sa forme succincte, les quinzistes ayant été chassés des festivités depuis 1924.

Jeudi 11 août, les Fidji ont joué comme les promoteurs de ce sport en rêvaient. Rapide, très rapide, beaucoup trop rapide pour une Grande-Bretagne dont le drapeau fidjien, stigmate de la colonisation, fait encore justement une petite place à l’Union Jack. « Très ému » et tout à son euphorie, M. Bainimarama a finalement déclaré qu’il laisserait comme tel ce drapeau, du moins « dans un avenir proche ».

Les Français, du point de vue vexillologique, se posent un peu moins de questions : bleu-blanc-rouge, leurs couleurs auront flotté aussi pendant tout le tournoi. Mais pour un temps seulement.

Parité oblige, hommes et femmes ont quitté la compétition au même stade. Dès les quarts de finale, les uns éliminés par le Japon (12-7) après avoir pourtant mené, les autres évincées par le Canada (15-5), finaliste d’une épreuve féminine remportée par l’Australie contre la Nouvelle-Zélande.

Femmes

Or : Australie

Argent : Nouvelle-Zélande

Bronze : Canada

Hommes

Or : Fidji

Argent : Grande-Bretagne

Bronze : Afrique du Sud

  • Hockey sur gazon

Kate Richardson-Walsh, émue devant sa médaille d’or en hockey sur gazon. Sa femme Helen joue avec elle dans l’équipe de Grande-Bretagne, ce qui en fait le premier couple lesbien champion olympique. | VASILY FEDOSENKO / REUTERS

Le gazon était bleu, dans ce tournoi de hockey sur gazon, mais cela n’a pas perturbé le petit-fils d’Eddy Merckx, qui lui aimait aussi bien le vert que le jaune ou le rose. Luca Masso, petit-fils argentin de la légende du cyclisme, a remporté le tournoi olympique avec son pays face à celui de sa mère, Sabrina Merckx : la Belgique.

Chez les femmes, Kate et Helen Richardson-Walsh, l’un des rares couples homosexuels assumés du sport mondial, mariées depuis 2013, ont obtenu avec la Grande-Bretagne le premier titre olympique d’un couple lesbien. Les Britanniques ont créé la surprise en battant en finale aux tirs aux buts les Néerlandaises. Lesquelles étaient invaincues depuis… 21 matchs aux Jeux olympiques.

Femmes

Or : Grande-Bretagne

Argent : Pays-Bas

Bronze : Allemagne

Hommes

Or : Argentine

Argent : Belgique

Bronze : Allemagne