L’Ethiopien Feyisa Lilesa, médaillé d’argent du marathon des Jeux olympiques. | AFP

L’Ethiopien Feyisa Lilesa, médaillé d’argent du marathon des jeux Olympiques, a protesté contre la politique menée par le gouvernement de son pays à l’encontre des Oromos, une ethnie du pays.

Le marathonien a tout d’abord franchi la ligne d’arrivée les bras croisés au-dessus de sa tête, comme s’ils étaient ligotés. En conférence de presse, il a ensuite expliqué son geste : « J’ai fait ce geste contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos. Depuis neuf mois, un millier de personnes ont été tuées. »

« J’ai des proches en prison au pays. Si vous parlez de démocratie, ils vous tuent. Si je retourne en Ethiopie, peut-être qu’ils vont me tuer, ou me mettre en prison. C’est très dangereux dans mon pays. Peut-être que je devrais aller dans un autre. Je manifestais pour tous les gens qui ne sont pas libres ».

L’athlète envisage de rester quelque temps au Brésil, en espérant obtenir plus tard un visa pour rejoindre le Kenya ou les Etats-Unis. Le gouvernement éthiopien a assuré que Feyisa Lilesa ne serait pas inquiété s’il rentre dans son pays, selon la radio d’Etat Fana.

« Lilesa ne rencontrera aucun problème »

« Lilesa ne rencontrera aucun problème en raison de sa prise de position politique », a ainsi déclaré le porte-parole du gouvernement, Getachew Reda, cité par Fana. « Bien qu’il soit impossible d’exprimer un point de vue politique aux Jeux olympiques, l’athlète sera accueilli lors de son retour à la maison au même titre que les autres membres de l’équipe olympique éthiopienne », a-t-il ajouté.

Les Oromos manifestent régulièrement depuis novembre 2015 contre un projet d’appropriation de terres, abandonné depuis. Plusieurs dizaines de manifestants ont notamment été tués les 7 et 8 août dans cette région du sud du pays.

D’autres ethnies manifestent également en ce moment dans le pays, une contestation qui vient remettre en cause le fonctionnement du fédéralisme ethnique, un modèle censé accorder une représentation et la possibilité de s’autoadministrer à la multitude d’ethnies qui composent l’Ethiopie.