Oracle est depuis quelques années en conflit avec Google, pour une affaire de copyright. | Paul Sakuma / AP

Bien qu’elle soit consacrée à la transparence économique, l’organisation américaine Campaing for Accountability, créée en 2015, a toujours refusé de dévoiler le nom de ceux qui la financent. Au printemps dernier, cette organisation dont l’objectif est « d’exposer les mauvais comportements » des entreprises a lancé un projet spécialement consacré à Google, le « Google Transparency Project ». Il s’intéresse notamment aux efforts de lobbying de cette entreprise, principalement auprès de la Maison Blanche.

Le magazine Fortune s’est interrogé sur la provenance des fonds permettant à cette organisation de mener ses enquêtes, et a finalement découvert qu’Oracle, un géant de l’informatique, finançait, en partie, son existence. Après avoir dans un premier temps refusé de l’admettre, l’entreprise l’a finalement reconnu : « Oracle est effectivement un contributeur (parmi d’autres) du Transparency Project. C’est une information importante que le public doit connaître », a expliqué vendredi 19 août son vice-président, Ken Glueck, dans les colonnes du magazine.

Oracle est connu pour son hostilité envers Google. Au terme d’une longue bataille judiciaire, l’entreprise a perdu en mai son procès à 9 milliards de dollars contre Google. Oracle l’accusait d’avoir utilisé, sans payer de licence, des fonctionnalités de son programme Java pour concevoir le système d’exploitation mobile Android. Après six ans de procédure, la justice a finalement donné raison à Google en mai dernier. Mais Oracle ne compte pas en rester là et a réclamé la semaine dernière un nouveau procès – qui pourrait être le troisième dans cette affaire.

Des liens avec la Maison Blanche

« Le Google Transparency Project est un projet de recherche pour aider le grand public à surveiller l’influence de cette entreprise sur notre gouvernement, notre politique et nos vies », peut-on lire sur le site de l’initiative :

« Google fait partie des avocats les plus affirmés de la transparence dans le gouvernement, les entreprises et la société au sens large, mais ne se soumet pas elle-même à ce niveau de transparence. Elle a beau inciter les autres à s’ouvrir, l’entreprise est très opaque sur ses propres opérations et accords avec le gouvernement. »

En partenariat avec des médias spécialisés comme The Intercept, le Google Transparency Project a par exemple révélé des informations sur les liens entre l’administration Obama et Google, en s’appuyant notamment sur le nombre de visites de représentants de l’entreprise à la Maison Blanche – plus de 400 depuis 2009.

A part Oracle, les autres entités qui financent Campaign for Accountability ne sont pas connues. Microsoft, qui a lui aussi longtemps été en conflit avec Google, a affirmé qu’il n’en faisait pas partie.