L’Iran a annoncé lundi 22 août l’arrêt « pour le moment » des raids menés par la Russie en Syrie à partir d’une de ses bases aériennes. Les raids survenus la semaine dernière faisaient partie d’une « mission précise et autorisée, et elle est maintenant terminée. Ils (les Russes) ont mené ces raids et ils sont partis », a expliqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères Bahram Ghasemi.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à d’autres missions russes, en soulignant que cela dépendrait de « la situation dans la région » et nécessiterait une autorisation de la part des autorités iraniennes.

Vidéo : les images des frappes aériennes russes en Syrie menées depuis l’Iran
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L’ambassadeur de Russie à Téhéran, Levan Dzhagaryan, a pour sa part indiqué que tous les appareils russes avaient quitté la base iranienne de Hamedan, dans le nord-ouest du pays, tout en précisant que rien ne les empêchait de l’utiliser de nouveau à l’avenir.

« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Si les dirigeants des deux pays le jugent nécessaire et tombent d’accord sur cette question, cela ne devrait pas poser de problème », a-t-il dit. « Pour l’instant, il n’y a plus de Russes sur la base de Hamedan. »

Volonté « de se mettre en avant »

Dans une interview télévisée dimanche, le ministre de la défense, Hossein Dehghan, a critiqué Moscou pour avoir annoncé publiquement son utilisation d’une base en Iran en vue de mener des frappes en Syrie, où il aide le régime dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes.

« Naturellement, les Russes veulent montrer qu’ils sont une superpuissance et un pays influent […] », mais derrière l’annonce des raids à partir de l’Iran, il y a une volonté « de se mettre en avant, sans égard [pour l’Iran] », a-t-il accusé.

L’Iran et la Russie sont les principaux alliés du régime syrien de Bachar Al-Assad dans la guerre civile qui ravage son pays depuis plus de cinq ans. Mais Téhéran reste discret sur la portée de son aide militaire au régime. Ce sujet est très sensible pour l’Iran, dont la Constitution interdit toute base militaire étrangère sur son sol.

La semaine dernière, le ministère russe de la défense a annoncé que ses bombardiers Su-34 avaient mené des raids aériens contre des cibles djihadistes en Syrie en décollant de l’aérodrome de Hamedan. C’était la première fois que la Russie utilisait le territoire d’un pays tiers pour procéder à des frappes en Syrie depuis le déclenchement de sa campagne militaire, en septembre 2015.

« La Russie a décidé d’utiliser plus d’avions et d’augmenter le nombre de ses missions. Elle avait donc besoin de faire le plein dans une région proche des opérations, et c’est pour cela qu’elle a utilisé la base de Nojeh à Hamedan, mais nous ne lui avons certainement pas donné une base militaire », a encore précisé le ministre iranien de la défense.