Le président américain, Barack Obama,  le 23 août, avec deux habitants de Bâton-Rouge touchés par les inondations. | NICHOLAS KAMM / AFP

De retour de vacances, le président américain Barack Obama s’est rendu en Louisiane, mardi 23 août, où il espère faire taire les critiques lui reprochant de ne pas être allé plus tôt au chevet de la population de cet Etat touché par des inondations historiques. Chaussures de marche et manches retroussées, il a entrepris de visiter Bâton-Rouge, la capitale de l’Etat durement touchée.

Mi-août, lorsque des pluies torrentielles se sont abattues en quelques heures sur la région, faisant au moins 13 morts et d’importants dégâts matériels, M. Obama se trouvait à Martha’s Vineyard, dans le Nord-Est, pour ses deux semaines de vacances estivales en famille.

L’exécutif a réagi de façon « efficace », a assuré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. « Ce sur quoi s’est concentré le président, c’est la réponse apportée sur le terrain et le sort des habitants de Louisiane dont les vies ont été bouleversées par ces terribles inondations. » Une aide fédérale de 120 millions de dollars a été débloquée pour contribuer à rétablir la situation, a annoncé le porte-parole, peu avant l’arrivée de M. Obama à Bâton-Rouge à la mi-journée.

Le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, a devancé le président sur place. « Franchement, Obama devrait quitter le terrain de golf et venir ici », a-t-il lancé vendredi, lors de son déplacement auprès des sinistrés.

Enjeu électoral

A un peu plus de deux mois du scrutin présidentiel du 8 novembre, la réaction des deux candidats était observée avec attention.

Le gouverneur démocrate de Louisiane, John Bel Edwards, avait appuyé la décision de M. Obama de ne pas venir plus tôt, expliquant qu’une visite présidentielle demandait de tels moyens de sécurité qu’elle aurait nécessité de réquisitionner des policiers encore occupés à aider les personnes sinistrées.

Un argument aussi mis en avant par la candidate démocrate Hillary Clinton qui a préféré laisser le temps aux secours de faire leur travail, adressant au passage une critique implicite à la démarche de son opposant républicain. « Je me suis engagée à rendre visite aux populations affectées par ces inondations à un moment où la présence d’une équipe de campagne électorale ne perturbera pas l’action » des secours, a-t-elle déclaré, en appelant à faire des dons à la Croix-Rouge.

Dramatiques souvenirs de l’ouragan Katrina

La FEMA, l’agence fédérale chargée des opérations de secours, a relevé que jusqu’à 79 centimètres de pluie étaient tombés par endroits dans cet Etat côtier particulièrement marécageux situé à l’embouchure du Mississippi. Au moins 86 000 personnes se sont inscrites pour demander une aide fédérale face aux destructions causées par les intempéries, qui ont fait ressurgir les dramatiques souvenirs de l’ouragan Katrina qui a durement frappé cet Etat et coûté la vie à 1 800 personnes en 2005.

A l’époque, le président George W. Bush avait été critiqué pour la lenteur de sa réponse et les images de lui survolant les zones dévastées de La Nouvelle-Orléans étaient devenues emblématiques du détachement qui lui était reproché vis-à-vis de la crise.

Cette fois, la Garde nationale a été déployée, le gouvernement fédéral a tenté de faire le maximum pour montrer qu’il s’activait au plus vite et 22 comtés sur les 64 de Louisiane ont rapidement été déclarés en état de catastrophe ce qui a permis de débloquer des aides fédérales.

Louisiane : l’eau se retire, le bilan est dramatique
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