Présentation de modèles de « burkini » le 19 août 2016 à Sydney, en Australie. | SAEED KHAN / AFP

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a défendu lundi 22 août les libertés de culte garantissant le droit à porter le « burkini », tenue de bain qui couvre le corps et la tête des musulmanes qui la portent et dont le port a été interdit sur certaines plages hexagonales.

Dans la foulée de la controverse qui agite la France, où une poignée de mairies de localités côtières ont interdit le burkini, des élus québécois ont appelé à une telle mesure dans la Belle Province au nom du principe de la laïcité.

« Oui, sûrement, il y a des petites controverses ici et là comme toujours, des conversations que nous allons continuer d’avoir », a observé le premier ministre canadien. Toutefois, a-t-il assené, « au Canada, on devrait être rendu au-delà de la tolérance ».

Accepter d’être dérangé

« Tolérer quelqu’un, c’est accepter qu’il ait le droit d’exister mais à condition qu’il ne vienne pas nous déranger trop, trop, chez nous », a regretté en conférence de presse le dirigeant libéral, chantre du multiculturalisme.

« Au Canada, peut-on parler d’acceptation, d’ouverture, d’amitié, de compréhension ? C’est vers là que nous allons et c’est ce qu’on est en train de vivre tous les jours dans nos communautés diverses et riches, non en dépit, mais à cause de ces différences », a conclu Justin Trudeau.

En France, la question provoque un important débat : plusieurs associations considèrent que les arrêtés des communes l’ayant interdit portent atteinte à plusieurs libertés fondamentales – celles de manifester ses convictions religieuses, de se vêtir et d’aller et venir.

Le premier ministre Manuel Valls, qui juge que le port du burkini est « fondé sur l’asservissement de la femme » a dit « comprendre les maires qui, dans un moment de tension, ont le réflexe (…) d’éviter des troubles à l’ordre public ».