Un sous-marin Scorpène de l’armée indienne, le 1er mai 2016. | HO / AFP

Le constructeur naval français DCNS a été victime d’une fuite massive d’informations techniques confidentielles sur ses sous-marins Scorpène, affirme le journal The Australian dans son édition du mercredi 24 août.

Le groupe, détenu à 62 % par l’Etat français, a fait savoir à l’Agence France-Presse que « les autorités nationales de sécurité enquêtent », sans donner plus de détails. Les investigations devront déterminer « la nature exacte des documents » dévoilés, mais aussi évaluer les « préjudices éventuels » pour les clients de DCNS, ainsi que « les responsabilités », a ajouté le constructeur.

Les documents décrivent les sondes des vaisseaux, leurs systèmes de communication et de navigation, et 500 pages sont consacrées exclusivement au système de lance-torpilles, a précisé The Australian.

Inde, Malaisie, Chili et Brésil inquiétés

Les 22 400 pages concernées par ces fuites, que le quotidien rapporte avoir consultées, détaillent les capacités de combat des sous-marins Scorpène, conçus pour la marine indienne et dont plusieurs unités ont été achetées par la Malaisie et le Chili. Le Brésil doit lui aussi les déployer à partir de 2018.

L’Australie pourrait également être inquiétée par cette affaire : Canberra a octroyé en avril un contrat de 50 milliards de dollars australiens (près de 34 milliards d’euros) au groupe pour concevoir et fabriquer sa prochaine génération de submersibles.

Le contrat des sous-marins australiens est revenu à la DCNS, mais le système de combat secret des douze Shortfin Barracudas est fourni par les Etats-Unis. Les submersibles australiens sont des versions réduites des Barracudas français.

Technologie la plus pointue et la plus protégée

Selon le quotidien, la DCNS aurait laissé entendre que la fuite pourrait venir d’Inde plutôt que de France. Les données pourraient toutefois avoir été emportées hors de France en 2011 par un ancien officier de la marine française qui, à l’époque, était un sous-traitant du groupe. Les documents pourraient avoir transité par des sociétés du sud-est asiatique avant d’être finalement envoyés à une entreprise en Australie, poursuit le journal.

Le site Internet de la DCNS affirme que le Scorpène est équipé de la technologie la plus pointue et la plus protégée, faisant de lui le plus létal des sous-marins conventionnels de l’histoire.