Le premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, s’est prononcé contre la constitution d’une « forte communauté musulmane » dans son pays, dans un entretien au quotidien Pravo publié mardi 23 août.

Plaidant pour la « souveraineté » de chaque pays de l’UE en ce qui concerne la décision sur le nombre de migrants accueillis, le chef du gouvernement tchèque a ajouté :

« Nous n’avons ici aucune forte communauté musulmane. Et à vrai dire, nous ne souhaitons pas qu’une forte communauté musulmane se forme ici, vu les problèmes que nous observons. »

La communauté musulmane en République tchèque (10,5 millions d’habitants) compte entre 10 000 et 20 000 membres, selon différentes estimations.

Contre les quotas européens

La chancelière allemande, Angela Merkel, est attendue jeudi à Prague, où elle doit aussi rencontrer le président tchèque, Milos Zeman, opposé à tout accueil de migrants sur le territoire tchèque.

M. Zeman a récemment dit que la politique migratoire de la chancelière allemande, dont le pays a accueilli 1,1 million de personnes l’an dernier, était « dénuée de sens ».

Le chef du gouvernement, social-démocrate, a un point de vue assez proche. Même s’il s’interdit l’amalgame entre réfugiés et terroristes, il a également affirmé : « Il n’est pas possible d’avoir la même approche que l’Allemagne l’année dernière, à savoir d’autoriser l’afflux d’un nombre immense de gens, sans aucun contrôle. »

« Nous avons un intérêt commun avec l’Allemagne, mais nos opinions divergent quant à la façon de résoudre [la crise migratoire] », a souligné M. Sobotka dans les colonnes de Pravo.

La République tchèque s’oppose farouchement, avec les autres pays du « groupe de Visegrad », qui comprend aussi la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, à une répartition contraignante des réfugiés entre les pays membres de l’UE, par le biais d’un système de quotas d’accueil.

« Ce sont les gouvernements nationaux qui doivent en fin de compte garantir aux gens leur sécurité », a insisté le social-démocrate, qui demande à ce que le nombre de migrants accueillis redevienne la prérogative de chaque pays.