Des membres de la FNSEA bloquent l’accès à Lactalis, à Laval, mardi 23 août. | STEPHANE MAHE / REUTERS

La première prise de contact a eu lieu, mardi 23 août, entre les producteurs de lait et le géant laitier Lactalis, alors que des manifestants font le siège d’une usine de Mayenne, depuis lundi soir, pour protester contre les prix pratiqués par ce groupe. La date d’une nouvelle réunion entre les représentants des deux parties a été fixée à jeudi, à la Maison du lait à Paris, « pour débattre du niveau de prix acceptable pour le producteur », a annoncé la vice-présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l’issue de la rencontre à Laval (préfecture de la Mayenne).

Le siège de l’usine de Lactalis va toutefois se poursuivre, selon la syndicaliste : « [Il] est prévu pour durer jusqu’à vendredi. La réunion a lieu jeudi. En fonction de [son] issue, nous aviserons. » Depuis lundi soir, des producteurs de lait occupent un rond-point, baptisé « la honte du lait », à proximité de l’usine Lactalis à Changé, près de Laval. Quelque 400 personnes, principalement des Mayennais, ont participé à cette action lundi soir, relayées mardi matin par quelque 200 agriculteurs, avec, en tête de cortège, ceux des Pays de la Loire.

« Débats vifs »

Au cours de la rencontre à la préfecture, qui a duré près de deux heures mardi, « nous avons eu des débats vifs mais avec la volonté conjointe de sortir de cette crise », a indiqué Mme Lambert. « Nous avons souhaité que [la] réunion [de jeudi] se passe en présence des présidents d’organisation de producteurs et qu’il puisse y avoir aussi un représentant du syndicalisme qui soit Florent Renaudier pour avoir aussi une vision plus globale », a ajouté Mme Lambert. Producteur de lait en Mayenne, M. Renaudier est membre du conseil d’administration de la FNPL, branche laitière de la FNSEA.

Les syndicats laitiers reprochent au numéro un mondial du secteur, plus connu pour ses marques comme Lactel, Bridel ou Président, d’être le plus mauvais payeur de lait en France, soit 257 euros pour 1 000 litres, c’est-à-dire 10 à 30 euros de moins que ses concurrents, comme Bongrain, Sodiaal, Bel, Danone ou même des PME du secteur. Surtout, cette somme est en deçà des coûts de production pour les agriculteurs.

Les producteurs de lait en colère manifestent devant le siège de Lactalis
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