La 15e édition de Paris Plages, commencée le 20 juillet, s’est achevée, dimanche 20 août, sur le site de La Villette et le parvis de l’Hôtel de Ville, tandis qu’elle se poursuit, jusqu’au 4 septembre, sur la voie Georges-Pompidou.

Comme chaque année, de nombreuses activités ont été proposées : pétanque, baby-foot, lecture, location de Vélib’, tyrolienne, activités nautiques, et même cours de tai-chi-chuan… En tout, 2,8 km ont été aménagés sur les berges, 3 500 tonnes de sable utilisées et 460 parasols installés. Les chiffres globaux de fréquentation ne sont pas encore disponibles, mais une baisse par rapport à 2015 est attendue.

En cause, surtout, le risque d’attentat. Après l’attaque de Nice, le 14 juillet, un dispositif ultrasécuritaire a été mis en place : des blocs de béton et des barrages routiers bloquent l’accès aux véhicules, les sacs sont scrupuleusement fouillés à l’entrée et des militaires patrouillent sur les quais. Le 4 août, Le Point avait révélé qu’un réfugié afghan projetait d’y commettre un attentat. A cette peur s’ajoutent d’autres éléments, comme la récente baisse de la livre sterling, qui a dissuadé de nombreux visiteurs britanniques de faire le déplacement à Paris.

« Cet été, il y a moins d’étrangers »

« Il semble y avoir nettement moins de monde qu’en 2015 », reconnaît l’un des administrateurs du site. « L’ambiance était plus internationale les années passées. Cet été, il y a moins d’étrangers », regrette un plagiste. Le phénomène est général : Paris et sa région enregistrent une chute de 6,4 % des réservations hôtelières, selon le Comité régional du tourisme (CRT). Mais, « malgré le dispositif de sécurité et l’affluence en baisse, le climat est resté très chaleureux », souligne un responsable de Paris Plages.

Cette baisse de la fréquentation est une mauvaise nouvelle pour les commerçants, surtout des restaurateurs, installés le long de la Seine. Ils sont aussi pénalisés par la fermeture du site à 22 heures, du lundi au jeudi, pour des raisons de sécurité, au lieu de minuit, lors des dernières éditions.

« On ne va pas rentrer dans nos frais »

L’association Tous à table, qui réserve des repas à bas prix au restaurant La Guinguette solidaire pour les personnes les plus démunies, a dû réduire de 30 % le nombre de personnes bénéficiaires, faute de recettes.

« En raison de la fermeture prématurée du site les soirs de semaine, nous sommes obligés de refuser les clients à partir de 20 h 45 », déplore Flavio Nervegna, président de l’association.
« Même les week-ends et le midi, nous avons du mal à faire le plein. Il faut reconnaître que ce n’est pas rassurant de déjeuner en apercevant des forces de l’ordre lourdement armées passer toutes les dix minutes. » Résultat des courses : un chiffre d’affaires en baisse de 30 %. « Cette année, je ne pense pas que l’on va rentrer dans nos frais », regrette-t-il.

La météo, plutôt clémente, a quand même attiré les Parisiens. « Nous avons peur, mais il ne faut pas s’arrêter de vivre », estime Virginia, qui souhaite garder l’anonymat, venue bronzer sur un transat pour profiter de ses derniers jours de vacances. Mercredi 17 août, selon les chiffres de la mairie, 64 800 personnes avaient déjà participé aux activités proposées voie Georges-Pompidou ainsi que 150 400 autres sur le site de La Villette (en baisse de 10 % sur un an selon des chiffres parus dans le Parisien). Un « bilan très satisfaisant », assure la Mairie.