Sept personnes « en lien avec des réseaux terroristes » ont été arrêtées par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au mois d’août, dont « trois au moins avaient des projets constitués », a déclaré mardi 23 août le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

« Le nombre d’individus en lien avec des réseaux terroristes interpellés dans les six premiers mois de l’année en France est équivalent à celui de la totalité de l’année 2015 », a dit le ministre à l’issue d’un entretien avec son homologue allemand, Thomas de Maizière.

Selon des chiffres rendus publics au début d’août par la Place Beauvau, depuis le début de 2016, dans le cadre de la lutte antiterroriste, les services français avaient interpellé 165 personnes, dont 91 ont été mises en examen et 63 incarcérées.

Sous une menace terroriste sans précédent depuis un an et demi, la France a subi cet été deux attentats revendiqués par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). A Nice, 86 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées par un Tunisien de 31 ans qui a foncé à bord d’un camion sur la foule rassemblée sur la promenade des Anglais pour un feu d’artifice le soir du 14 juillet. Le 26 juillet, un prêtre de 85 ans a été égorgé dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, par deux djihadistes.

L’Allemagne visée

L’Allemagne est à son tour visée. Elle a été ébranlée en juillet par deux attaques également revendiquées par l’EI : un attentat-suicide commis par un Syrien de 27 ans, débouté de sa demande d’asile, qui a fait 15 blessés, et une attaque à la hache perpétrée par un demandeur d’asile afghan de 17 ans, qui a fait cinq blessés.

Selon Beauvau, près de 2 000 personnes sont, de près ou de loin, impliquées dans des phénomènes de radicalisation religieuse violente ou dans des filières de recrutement djihadistes.

Le renforcement de l’arsenal juridique français (loi du 21 décembre 2012 qui permet de juger des ressortissants français pour leur participation à des infractions terroristes commises à l’étranger) aurait permis d’ouvrir près de 300 procédures judiciaires à l’encontre de plus de 1 200 ressortissants impliqués dans des filières djihadistes.