Manifestation contre l’interdiction du burkini devant l’ambassade française de Londres, le 25 août. | NEIL HALL / REUTERS

Arrivées avec des seaux, des pelles, des matelas gonflables et du sable, une cinquantaine de femmes ont installé une fausse plage, jeudi 25 août devant l’ambassade de France à Londres, pour protester contre l’interdiction du « burkini » sur les plages de l’Hexagone.

Une mère en burkini s’est posée devant les marches de l’ambassade et a commencé à construire un château de sable avec ses deux enfants. Autour de la famille, des jeunes femmes en maillot de bain dansaient au son de l’accordéon en brandissant des pancartes « l’interdiction du burkini est raciste », ou encore « l’islamophobie n’est pas la liberté ».

« Témoigner notre solidarité aux femmes musulmanes »

Beaucoup de manifestantes ont été choquées par les photos, abondamment relayées dans la presse britannique, du contrôle par quatre policiers municipaux d’une femme voilée, mais pas porteuse d’un burkini, sur une plage de Nice, dans le sud de la France. Cette photo « montre bien que l’islamophobie se répand dangereusement », estime Alex Ousten, étudiante de 23 ans en sciences politiques.

« J’ai eu la nausée en voyant ces photos », abonde Esmat Jeraj, une des organisatrices de cette manifestation réservée aux femmes :

« L’objectif de ce rassemblement est de témoigner notre solidarité aux femmes musulmanes de France mais aussi partout dans le monde, dont les choix vestimentaires sont forcés ou dictés par les hommes. Cette interdiction du burkini n’est pas seulement islamophobe, mais également misogyne. »

Une manifestation à Berlin

A Berlin, une manifestation était également prévue jeudi après-midi pour dénoncer la « chasse aux sorcières » et « la répression menée par le gouvernement français », précise la page Facebook dédiée à l’événement. « Nous organisons une fête sur la plage contre le racisme : venez toutes et tous avec vos maillots de bain, bikinis , burkinis, foulards et avec vos jouets de plage ! », indique le texte. Quelque 260 personnes ont annoncé leur participation.

Une trentaine d’arrêtés municipaux ont été pris en France pour interdire le burkini. Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, a commencé jeudi à examiner leur légalité.