Waseem Akhtar, élu maire de Karachi le 24 août, alors qu’il est emprisonné pour sédition et terrorisme. Il a pu se rendre au Conseil de la communauté urbaine pour voter. | AKHTAR SOOMRO / REUTERS

Waseem Akhtar, ancien ministre et député pakistanais, est devenu maire de la mégalopole portuaire de Karachi, l’une des plus grandes villes du monde, alors qu’il est actuellement détenu. Il a été élu, mercredi 24 août, avec 196 des 294 voix exprimées au Conseil de la communauté urbaine de Karachi. Cet organisme, chargé d’élire l’un de ses membres comme maire, est contrôlé par son parti, le Muttahida Qaumi Movement (MQM), qui domine la scène politique à Karachi depuis des années.

M. Akhtar a été arrêté en juillet, accusé d’avoir orchestré la répression meurtrière d’émeutes à Karachi en 2007, quand il était ministre de l’intérieur de la province du Sindh. Il a ensuite également été mis en examen pour sédition et terrorisme.

L’élu a dit qu’il allait se battre devant les tribunaux pour être libéré, et que s’il n’obtenait pas gain de cause, il réglerait « en prison les problèmes de la population ». « J’ai passé le mois écoulé à me languir en prison, mais les gens ont voté pour moi », a-t-il déclaré à la presse après avoir lui-même voté et avant d’être escorté par la police jusqu’à un fourgon pénitentiaire.

Un mort dans des affrontements avec des militants

Karachi sort de deux jours de chaos politique lié à de tonitruantes déclarations du chef du MQM, Altaf Hussain, exilé à Londres. Dans un discours par téléphone, M. Hussain avait fustigé le manque de couverture des activités du parti par certains médias. Des militants du parti se sont affrontés à la police et ont saccagé le siège d’une chaîne de télévision lundi, faisant au moins un mort.

Des dirigeants du parti ont été arrêtés, et M. Hussain, publiquement désavoué par son numéro deux, a été mis en examen pour trahison et incitation au terrorisme. Le MQM est accusé de longue date d’avoir attisé les violences entre groupes ethniques à Karachi, et d’avoir recouru à des extorsions de fonds et à des meurtres pour asseoir son pouvoir.