La colocation, une pratique en vogue chez les étudiants européens. | ROBERT JUDGE/CC

Les étudiants en Erasmus privilégient la colocation : ce mode de vie provisoire et bon marché séduit en effet 47 % d’entre eux, devant les résidences universitaires (45 %), selon une enquête International Exchange Erasmus Student Network (ESN) – Uniplaces. Seulement 5 % des 12 000 étudiants ayant répondu, partis en Erasmus entre septembre 2015 et janvier 2016, bénéficient d’un logement privé, et 3 % sont hébergés dans d’autres cadres (dont 1 % chez des proches).

Mais ce résultat doit beaucoup à une nette différence entre les pays. Au Sud de l’Europe, comme dans le film de Cédric Klapisch L’Auberge espagnole, la colocation est le modèle presque exclusif : 92 % des étudiants Erasmus la pratiquent en Espagne, 79 % au Portugal et 70 % en Italie. Plus au Nord, où les loyers sont plus chers et les services de logement des étudiants plus développés, les étudiants Erasmus sont majoritairement accueillis en résidences universitaires : 66 % en Allemagne, 57 % en France et 51 % en Grande-Bretagne.

L'Auberge Espagnole - bande annonce - (2002)
Durée : 01:52

Moins de « vivre ensemble » en France

La vie en colocation et en résidences favorise le mélange des étudiants européens sur leurs lieux de vie. Ainsi, 46 % habitent avec des étudiants de pays étrangers, et 22 % avec des étudiants du pays d’accueil. Seule une minorité (22 %) se retrouvent logés avec des étudiants venus de leurs propres pays, ou habitent seuls (6 %).

Le résultat de cette enquête pour la France est cependant préoccupant, puisqu’il fait apparaître que notre pays est celui où les étudiants Erasmus cohabitent le moins avec les autres étudiants étrangers (seulement un sur trois), et qu’ils habitent souvent seuls (24 %), plus souvent qu’avec des étudiants français (20 %).

D’autre part, le premier problème cité par les étudiants Erasmus concernant leur logement est son coût (26 % d’entre eux le mentionnant) : une préoccupation tout particulièrement forte pour ceux qui s’installent en Grande-Bretagne (39 % d’entre eux) et en France (30 %), et bien présente concernant l’Italie et l’Allemagne (26 % chacun).

Autre difficulté évoquée par respectivement par 20 et 18 % des étudiants Erasmus : le manque d’informations sur les logements et sur leur emplacement exact.

Bon à savoir : pour rechercher leur logement, les étudiants passent plutôt par les services d’accueil de leurs futurs établissements d’enseignement supérieur – c’est particulièrement le cas pour ceux arrivant en mobilité en France et en Allemagne ; suivent ensuite les plates-formes Internet, qui sont même les principales ressources pour ceux qui partent dans le Sud de l’Europe. Mais pour s’installer au Royaume-Uni, c’est le site Web de l’université qui est le moyen le plus utilisé. Tous indiquent également avoir recours aux réseaux sociaux et à l’aide de leurs prédécesseurs.