La purge se poursuit en Turquie, plus d’un mois après le coup d’Etat avorté du 15 juillet. Un tribunal d’Ankara a placé samedi 27 août en détention provisoire trois anciens diplomates turcs de haut rang, a annoncé l’agence de presse d’Etat Anadolu. Ils sont accusés d’être liés à cette tentative de putsch.

Gurcan Balik, Ali Findik et Tuncay Babali ont été incarcérés en attendant leur procès. Ils sont soupçonnés de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé d’avoir orchestré le coup d’Etat, a précisé l’agence progouvernementale.

Réunion secrète

Figure de premier plan, Gurcan Balik a notamment été le conseiller en politique étrangère d’Abdullah Gül, président de la Turquie de 2007 à 2014 avant d’être remplacé par Recep Tayyip Erdogan. Il a également servi en tant que conseiller de l’ancien premier ministre Ahmet Davutoglu lorsque ce dernier était ministre des affaires étrangères.

A ce titre, il aurait organisé en 2013 une réunion controversée entre Ahmet Davutoglu et Fethullah Gülen alors que le ministre des affaires étrangères de l’époque participait à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, selon Anadolu. Une information confirmée en mai 2015 par Ahmet Davutoglu, qui a affirmé qu’il avait secrètement rencontré M. Gülen à son domicile en Pennsylvanie afin de le persuader de retourner en Turquie pour apaiser les tensions au sein de l’administration.

Après le putsch manqué, plus de 40 000 personnes ont été interpellées, a annoncé le premier ministre turc Binali Yildirim le 17 août. Dont 20 355 ont été placées en détention. Il a ajouté pendant une allocution télévisée que 79 900 employés du service public avaient été démis de leurs fonctions, notamment dans l’armée, la police et la justice, et que 4 262 entreprises ou institutions liées à M. Gülen avaient été fermées.