Le nouveau premier ministre tunisien, Youssef Chahed. | Riadh Dridi / AP

Quelques jours après l’annonce de sa composition, le gouvernement d’union de Youssef Chahed, qui va devoir relever de nombreux défis plus de cinq ans après la révolution tunisienne, a obtenu vendredi 27 août, à une large majorité, la confiance du Parlement. Cette nouvelle équipe va pouvoir entrer en fonction dans les prochains jours.

Sur les 217 députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), 167 ont voté en faveur du nouveau cabinet, contre 22 contre et cinq abstentions, soit 194 présents.

Plus jeune premier ministre (40 ans) de l’histoire moderne de Tunisie, Youssef Chahed avait présenté une semaine plus tôt un gouvernement d’« union nationale » et d’ouverture avec 26 ministres et 14 secrétaires d’Etat, où six partis politiques sont représentés, y compris les islamistes d’Ennahda.

De nombreux défis économiques, sociaux et sécuritaires

Le vote de confiance du Parlement est une issue favorable pour le gouvernement, après près de trois mois d’intenses tractations. Issu pour sa part du parti Nidaa Tounès fondé par le chef de l’Etat, Youssef Chahed devient aussi le septième chef de gouvernement en moins de six ans, preuve que la Tunisie cherche encore ses marques malgré le succès de sa transition démocratique.

Rajeuni et féminisé, le nouveau cabinet devra s’atteler en urgence aux nombreux défis économiques, sociaux et sécuritaires du seul pays rescapé des Printemps arabes. La Tunisie ne parvient pas, en effet, à faire redémarrer son économie et a connu en janvier sa plus importante contestation sociale depuis 2011.

La Tunisie a également été secouée par plusieurs attentats terroristes islamistes, dont l’attaque du musée du Bardo en mars 2015, mise sur le compte d’une branche d’Al-Qaida et ayant fait 22 morts, suivie par l’attentat de Sousse quelques mois plus tard, dans lequel 38 personnes ont perdu la vie sur une plage touristique.