Des nageurs lors d’une course dans le bassin de la Villette à Paris. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Certains Parisiens ont quitté leur piscine municipale pour une baignade un peu particulière. Dimanche 28 août, une course de natation se tient dans le bassin de la Villette, qui relie le canal de l’Ourcq au canal Saint-Martin, dans le 19e arrondissement de la capitale. Un événement rare, puisque se baigner dans la Seine et les canaux parisiens est normalement interdit et passible d’amende.

En guise de guest-stars, participeront les deux sélectionnés olympiques en eau libre, Aurélie Muller et Marc-Antoine Olivier (médaillé de bronze). Pour sa première édition, la Fluctuat, organisée par la Fédération française de natation, propose, de 10 heures à 14 heures, trois courses : la Zazou sur 3 km, l’Apache sur 5 km et la Poulbot sur 1,250 m. Aurélie Muller et Marc-Antoine Olivier participeront à celle de 5 km.

Une baignade publique annulée

Mais une autre baignade a, elle, été annulée. En effet, un grand plongeon public avait initialement été annoncé par le groupe de passionnés Baignades urbaines. Prévue à 15 heures, cette baignade est pour la Fédération française de natation une erreur de communication. « La Fédération n’a jamais été organisatrice de cet événement, nous avons les autorisations uniquement pour les courses », explique-t-on. Une interdiction confirmée par le commissariat du 19e arrondissement. Interrogé dans le Parisien, le maire indique même avoir demandé le soutien de la brigade fluviale.

Se baigner à Paris est un souhait politique de longue date. En mai, la maire Anne Hidalgo avait présenté son plan d’action pour la candidature de la ville aux JO de 2024, 43 mesures révélées par Le Journal du dimanche, parmi lesquelles l’ouverture de la baignade dans le bassin de la Villette (qui tire son eau de la Marne) en 2017, et la création de zones de bain pérennes dans la Seine après 2024. Le 26 août, l’adjointe au maire chargée de l’eau et des canaux s’est montrée confiante pour l’ouverture d’une partie bien délimitée du bassin de la Villette l’été prochain.

La promesse non tenue de Chirac

En 1988, le maire de l’époque, Jacques Chirac, promettait à la télévision qu’il irait se baigner dans la Seine, devant témoins, trois ans plus tard, « pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre ». Il n’a jamais tenu cette promesse.

En avril, le Comité Seine a présenté un plan d’action pour « lutter contre les trois sources principales de pollution, dont les pollutions microbiologiques qui sont un paramètre important pour les épreuves nautiques : les rejets des stations d’épuration, les rejets d’eaux usées non traitées et les rejets des établissements flottants ». L’objectif étant de limiter tous ces rejets.

Si les paramètres peuvent varier, il reste des risques pour la santé. Si un expert récemment interrogé par France Info assurait que la qualité de l’eau s’était nettement améliorée, les risques de maladies restent nombreux : en 2013, une épreuve de triathlon dans la Seine avait été annulée, notamment en raison des taux de « contamination fécale ».