Benoît Hamon lors de son meeting à Saint-Denis, le 28 août. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/ FRENCHPOLITICS POUR LE MONDE

« Je me mets au service de l’unité et du rassemblement de la gauche » : tel est le message qu’a souhaité faire passer Benoît Hamon, dimanche 28 août à Saint-Denis, à l’occasion de son premier meeting en tant que candidat à la primaire socialiste. Dans un discours de près d’une heure et demi, applaudi par quelque 400 de ses partisans, il a fustigé le clivage entre la gauche et la droite, et rejeté l’idée de Manuel Valls selon laquelle les gauches seraient « irréconciliables ». Benoît Hamon a estimé au contraire que « jamais un programme commun de la gauche n’a été si facile, ne serait si facile à écrire ».

« Si l’on prend la peine d’écouter ce que les gens disent, on mesure que dans les programmes des écologistes (...) des communistes (...) des socialistes (...) de la gauche citoyenne et sociale, jamais les convergences n’ont été aussi fortes : sur le modèle de développement à adopter (...) sur la VIe République (...), sur l’école (...), sur l’Europe. »

Le député des Yvelines a œuvré à des convergences rouges-roses-Verts à l’Assemblée, notamment à l’occasion du débat sur la loi travail.

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Revenu universel et VIe République

L’ancien ministre de l’éducation a aussi prôné, pêle-mêle, la défense d’une « économie altruiste » et respectueuse de l’environnement, la réduction du temps de travail, un revenu universel d’existence versé à chaque citoyen français, la promotion d’une VIe République instaurant une dose de proportionnelle et le non-cumul des mandats dans le temps, la construction d’une coalition de gauche européenne alternative à une social-démocratie qui « s’éteint », une aide gratuite au devoir pour tous les écoliers et collégiens...

« Je veux ici rappeler mon hostilité à l’exploitation des gaz de schiste et mon engagement à réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique », a-t-il aussi affirmé, dans le souci transparent de se distinguer d’Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la présidentielle.

Chantre de « l’unité de la nation et du rassemblement des Français », M. Hamon a une nouvelle fois vivement critiqué l’interdiction dans certaines communes du port du burkini et l’attitude de l’exécutif dans cette polémique. « Mais comment un premier ministre issu de la gauche a-t-il pu se retrouver ainsi désavoué en compagnie des Ciotti, Estrosi, Sarkozy, sans oublier l’armada Le Pen ? Et ceci sans que jamais François Hollande n’y trouve à redire, sauf une déclaration, ni provocation ni stigmatisation” ».