Un attentat-suicide meurtrier a frappé lundi 29 septembre des membres des forces progouvernementales à Aden, dans le sud du Yémen. Si le bilan demeure incertain, des responsables des services de sécurité ont avancé le chiffre d’au moins 40 tués. Médecins sans frontières (MSF) a affirmé de son côté que 45 morts et une soixantaine de blessés avaient été admis dans un hôpital géré par l’ONG à Aden.

Selon des sources sécuritaires, un kamikaze a fait exploser sa voiture au milieu d’un rassemblement de nouvelles recrues de l’armée devant l’école « Sanafir », dans un quartier situé à la sortie nord d’Aden. D’autres sources ont affirmé que l’attaque visait les locaux de la Résistance populaire, une milice locale qui a contribué à chasser l’an dernier les miliciens chiites houthistes de la grande ville portuaire du sud du pays.

Attentats contre les forces de l’ordre

Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles chiites houthistes et déclarée « capitale provisoire » du Yémen, a connu depuis de nombreux attentats contre les forces de l’ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les organisations djihadistes Al-Qaida ou Etat islamique (EI).

Le dernier de ces attentats s’était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers et avait été revendiqué par l’EI. Le 6 juillet, les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe, avaient délogé des djihadistes d’une base militaire d’Aden contre laquelle ils avaient perpétré un double attentat puis lancé un assaut. Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) avait revendiqué le double attentat-suicide et le raid qui avait suivi contre la base jouxtant l’aéroport international, tuant dix soldats.

En mai, l’EI avait revendiqué des attentats particulièrement meurtriers : une double attaque contre des recrues de l’armée et une base militaire à Aden et un attentat-suicide contre de jeunes recrues de la police dans le Sud-Est, à Moukalla. Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles chiites, les djihadistes d’Al-Qaida et leurs rivaux de l’EI ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen.