Le dôme où s’est déroulée l’expérience, le 10 mars 2015 à Hawaii. | NEIL SCHEIBELHUT / AFP

Ils retrouvent enfin l’air libre. Les six volontaires qui s’étaient isolés pendant un an à Hawaï afin de récolter des informations utiles pour envoyer des astronautes sur Mars ont terminé leur expérience dimanche 28 août. C’est la plus longue mise à l’écart menée par les Etats-Unis.

L’équipage, trois hommes et trois femmes, était confiné sur la côte nord de l’île Mauna Loa, dans un dôme de onze mètres de diamètre et six mètres de hauteur.

Le Français Cyprien Verseux, exobiologiste, s’est dit « très emballé de retrouver des sensations comme se balader à l’air libre, rencontrer des inconnus et manger des produits frais ». Le plus difficile pour les isolés était « la monotonie », a t-il expliqué dans une interview sur Periscope, conseillant aux prochains volontaires éventuels d’emporter des livres avec eux.

Les participants à l’expérience n’ont pas vécu les changements de saison à l’intérieur du dôme. Ils n’ont pu sortir qu’à quelques occasions, pour simuler des sorties sur le sol martien, vêtus d’une combinaison spatiale.

Fromage en poudre et boîtes de thon au menu

Néanmoins, le Français était satisfait des résultats de l’expérience. « Une mission sur mars est réaliste dans un futur proche, a t-il expliqué. Les problèmes techniques et psychologiques peuvent être surmontés. »

L’équipage comprenait également une physicienne allemande et quatre Américains : un pilote, un architecte, une médecin/journaliste et une scientifique spécialisée dans les sols.
Le dôme était situé dans une zone avec peu de végétation et sans animaux. L’équipe s’était enfermée le 28 août 2015.

Les volontaires disposaient chacun d’une petite chambre, avec un espace pour un lit de camp et un bureau. Ils se nourrissaient de fromage en poudre ou de boîtes de thon, et avaient un accès limité à Internet.

L’agence spatiale américaine voulait apprendre un maximum de choses sur la cohésion et l’évolution psychologique des membres de telles missions isolées avant de tenter d’envoyer des astronautes vers la Planète rouge, ce qu’elle espère faire dans les années 2030.