Emmanuel Macron, le 25 août. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Cette fois, c’est la bonne. Après des mois de rumeurs et de démentis, Emmanuel Macron devait annoncer sa démission du gouvernement, mardi 30 août, a-t-on appris d’une source proche, confirmant une information des Echos. Une rencontre avec François Hollande, non inscrite à l’agenda de l’Elysée, serait prévue en milieu d’après-midi. A Bercy, aucun conseiller n’était joignable en fin de matinée.

Cette annonce apparaît comme une demi-surprise, tant le jeune ministre de 38 ans multipliait les signes d’indépendance depuis le début de l’année. Partisan d’une ligne sociale-libérale difficilement assumée par François Hollande, malgré l’adoption du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en janvier 2013 puis le pacte de responsabilité un an plus tard, M. Macron s’agaçait régulièrement des atermoiements de l’Elysée, estimant que le chef de l’Etat n’allait pas assez loin et assez vite dans les réformes.

Mouvement politique et meeting

Premier signe d’émancipation, le ministre de l’économie avait lancé le 6 avril son propre mouvement politique, baptisé En marche !. Le 12 juillet, il avait organisé un meeting à La Mutualité, à Paris, assurant devant quelque 3500 partisans qu’il comptait porter son mouvement « jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire ».

Ancien banquier chez Rothschild avant de rejoindre l’Elysée comme secrétaire général-adjoint lors de la victoire de François Hollande à la présidentielle de 2012, M. Macron avait été nommé – à la surprise générale – ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique le 26 août 2014, après le départ forcé d’Arnaud Montebourg.

L’inspecteur des finances avait défendu en 2015 devant le Parlement un projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ». Egalement appelé « loi Macron », ce texte entendait « déverrouiller l’économie française », en assouplissant notamment la réglementation sur le travail le dimanche, le transport par autocar, les professions de notaire ou d’huissier, ou encore le permis de conduire. Mais rejetée par une partie de la gauche, elle ne put être adoptée, le 10 juillet 2015, qu’avec l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution.