Satyarup Sidhantha, le 4 juillet. | Bikas Das / AP

Le Népal ne plaisante pas avec l’alpinisme, importante source de revenus pour l’économie nationale. Le couple de policiers indiens, qui vient d’être interdit d’ascension pendant dix ans, aura retenu la leçon. Pour avoir falsifié les preuves de leur escalade de l’Everest, Dinesh et Tarakeshwari Rathod ont ainsi été condamnés par les autorités népalaises, a annoncé, mardi 30 août, le département népalais du tourisme.

Le couple de trentenaires avait affirmé avoir atteint le sommet de 8 848 mètres le 23 mai. Mais leurs déclarations ont été rapidement mises en doute par d’autres alpinistes qui les accusaient d’avoir falsifié leurs photos au sommet. Le département népalais du tourisme a, dans un premier temps, jugé que leur ascension du toit du monde était valide avant d’ouvrir une enquête. Dans la foulée, le 29 juin, le quotidien The Hindu mettait en doute le moment choisi par le couple pour effectuer son ascension.

Avertissement aux alpinistes

« Notre enquête montre que le couple a fait semblant d’avoir réalisé l’ascension. Nous leur avons imposé une interdiction de randonner dans l’ensemble des montagnes du Népal pendant dix ans », a déclaré le responsable du département tourisme, Prasad Dhakal. L’analyse des photos des deux Indiens montre qu’ils ont trafiqué des images prises par d’autres alpinistes, a-t-il détaillé. « En dépit de plusieurs tentatives pour obtenir d’eux des éclaircissements, ils n’ont pas coopéré à notre enquête. Les deux sherpas qui les ont aidés sont également dans la nature ».

Le sujet est sérieux. L’alpinisme est une importante source de revenus pour le Népal, qui est encore sous le choc d’un séisme qui avait fait près de 9 000 morts en 2015. Cette saison, un total de 456 personnes, dont plus de 250 étrangers, ont atteint le sommet de l’Everest. Le couple indien aurait été le premier de ce pays. Parmi eux, de nombreux alpinistes font, après leurs exploits sur le toit du monde, carrière en tant que conférenciers ou auteurs. « Cette interdiction doit servir d’avertissement aux alpinistes pour qu’ils observent les règles éthiques », a insisté M. Dhakal.