Pierre Gattaz avec le directeur général du Medef, Michel Guilbaud, et son chef de cabinet Olivier Gainon après une rencontre à Matignon, le 30 juin. | BERTRAND GUAY / AFP

Le Medef ouvre, mardi 30 août, sa traditionnelle université d’été sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines). Pendant deux jours, les patrons échangeront sur le thème « Donnez-nous des raisons d’y croire », sur fond de divisions internes et de campagne pour l’élection présidentielle.

  • Gattaz salue le « pragmatisme » des candidats à la primaire de la droite

Les patrons doivent notamment recevoir les principaux candidats à la primaire de la droite. François Fillon, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Alain Juppé se succéderont mardi et mercredi pour tenter de séduire un électorat qui leur est précieux.

Leurs propositions politiques ont d’ores et déjà les faveurs du président du Medef, Pierre Gattaz. Dans une interview aux Echos, il estime que les mesures, promises par tous, « convergent vers un certain pragmatisme et font tomber une série de tabous ». Il mentionne notamment « la suppression de l’impôt sur la fortune », défendue par l’ensemble des candidats qui viendront à Jouy-en-Josas. Essentiels également pour lui, « baisse massive des charges, restauration des marges des entreprises, réduction des dépenses publiques [et le] déverrouillage du marché du travail ».

  • Fin de l’idylle avec le gouvernement

Mais, rappelle le patron du Medef, « la question fondamentale, c’est la mise en œuvre ». Et de fustiger le gouvernement en place, avec qui les relations sont conflictuelles. Contrairement à d’autres années où plusieurs ministres s’étaient déplacés au rendez-vous annuel du Medef, un seul fera le déplacement cette année : Emmanuel Macron, ministre de l’économie.

Il semble loin le temps où, en 2014, Manuel Valls était ovationné par les patrons, après avoir déclaré qu’il « aimait l’entreprise ». Au fil des mois et des projets de réforme qui ne sont pas allés assez loin selon le patron du Medef, leurs relations se sont envenimées, le coup de grâce ayant été porté par les négociations sur la loi travail. « La réforme allait dans le bon sens au départ, mais elle n’a pas été bien expliquée (…). Et tout est parti de travers », regrette M. Gattaz dans Les Echos. « Il y a eu trop de zig et de zag », poursuit-il. « C’est dommage. Il faut désormais aller de l’avant. Et beaucoup plus loin et plus vite. »

  • Luttes internes

Les divisions sont également internes au sein de l’organisation patronale, entre les fédérations représentant les différents secteurs d’activité. Ils s’opposent sur la méthode de négociation avec le gouvernement sur fond d’une guerre de succession précoce rendue possible par le principe du mandat unique à la tête de l’organisation patronale, position dans laquelle Pierre Gattaz se trouve affaibli au regard du contexte.