Logement social étudiant. | PASCAL PAVANI / AFP

Du simple au quadruple, c’est le grand écart des prix du parc de logement privé à destination des étudiants, selon une enquête du réseau d’agence immobilière Century 21 publiée le 26 août. Alors qu’un Rodézien peut trouver son nid à quelques pas de l’Aveyron pour 210 euros par mois, charges comprises, un studio parisien peut atteindre les 1 170 euros dans le 1er arrondissement. Les quartiers les moins onéreux de la capitale sont à l’Est, de la porte de Montreuil aux abords du bois de Vincennes, dans les 20e et 12e arrondissements, où les loyers moyens affichés sont respectivement de 630 et 600 euros (premier prix : 480 euros pour une surface d’environ 15 m2).

À l’opposé, il est inutile d’espérer une chambre de 11 m2 pour moins de 600 euros dans le 4e arrondissement. Dans le quartier du Marais (3e arrondissement), le loyer « moyen » atteint les 800 euros, il est le plus cher de France selon l’étude. Les 1er, 4e, 6e, 8e, 13e, 14e, 15e arrondissements ne sont pas loin derrière avec 750 euros de loyer de moyenne.

Quitter Paris pour la Seine-Saint-Denis

La cherté parisienne s’étend en banlieue. En effet, les loyers moyens atteignent ou dépassent 600 euros à Boulogne-Billancourt et Nanterre (Hauts-de-Seine). Idem à Chatou dans les Yvelines, commune pourtant située à plus de 10 kilomètres de la capitale. Quant au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), qui jouxte Paris, le loyer moyen atteint les 650 euros. Globalement les prix des petites surfaces ne cesseraient d’augmenter en région parisienne en raison du « non respect de l’encadrement des loyers » analyse le syndicat étudiant UNEF (Union nationale des étudiants de France) dans une étude parue ce mardi 16 août.

La Seine-Saint-Denis reste la destination la moins onéreuse pour se loger en Ile-de-France. À Drancy par exemple, commune reliée à la capitale par le RER B, le loyer moyen pour une petite surface commence à 250 euros et atteint une moyenne de 330 euros. Ou encore prendre l’option de s’éloigner considérablement du centre : à Fontainebleau, ville située à 67 kilomètres de Paris par la route, le loyer moyen est de 375 euros.

Hors de l’Ile-de-France, de nombreuses villes de l’Hexagone affichent des prix de location si élevés qu’il est compliqué de trouver un petit logement à moins de 500 euros par mois. Tours, ville étudiante de l’Indre-et-Loire, figure parmi les mauvais élèves du logement avec un loyer moyen de 630 euros selon Century21. La Rochelle, Lyon ou encore Antibes atteignent ou dépassent également les 500 euros mensuels de loyer.

Le logement plombe le budget des étudiants

À l’opposé du spectre de ces villes chères, où peut-on se loger en France à peu de frais ? À Rodez donc, mais l’étude pointe six autres villes où il est possible de se loger pour un loyer moyen inférieur ou égal à 300 euros par mois (toujours charges comprises). Du nord au sud, il s’agit de Calais, Maubeuge, Troyes, Blois, Riom et Agen.

Le logement est le premier poste de dépense des étudiants. « Il concerne en moyenne 55 % des dépenses mensuelles. Plus qu’un poids, il plombe le budget des étudiants et reste un frein important à l’autonomie », souligne le syndicat étudiant Unef. L’urgence à construire du logement étudiant est régulièrement soulignée par les exécutifs depuis le rapport de l’ancien député UMP député Jean-Paul Anciaux datant de… 2004. Plus récemment, c’est la Cour des comptes qui, dans son rapport annuel sur les réseaux des œuvres universitaires et scolaires 2015, soulignait que « seulement 11 % des étudiants se logent en résidence universitaire ».

Le gouvernement s’est engagé à construire 40 000 places durant le quinquennat afin d’améliorer la condition de vie des étudiants, mais la mise en œuvre de cette promesse tarde.

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