Les migrants de la « jungle » de Calais font la queue pour recevoir leur repas. Le 23 août 2016. | Michel Spingler / AP

Le gouvernement va « poursuivre avec la plus grande détermination » le démantèlement du camp de migrants de Calais, a promis le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve dans un entretien à Nord Littoral, mis en ligne par le quotidien dans la soirée du jeudi 1er septembre.

« Nous avons déjà procédé au démantèlement de la zone sud au début du mois de mars dernier, et nous avons déjà commencé celui de la zone nord (…) Cela doit se faire par étapes, en commençant par créer davantage de places d’hébergement en France pour désengorger Calais. »

Le locataire de la Place Beauvau se rend, vendredi, sur place. Il doit rencontrer la maire (Les Républicains) de la ville, Natacha Bouchart, et s’entretiendra avec un collectif d’acteurs économiques du Calaisis « directement concernés par la problématique migratoire ».

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Places d’hébergement

Dans son entretien, le ministre fait valoir que les pouvoirs publics ont déjà commencé la dissolution de la partie nord du bidonville, par le biais d’un « référé pour fermer les lieux de vente illégaux installés sur la Lande ». Ce processus a été freiné par une décision de justice, précise-t-il, en référence au veto du tribunal administratif de Lille à cette demande. « J’ai saisi le Conseil d’Etat à ce sujet », ajoute M. Cazeneuve

En parallèle, l’Etat compte intensifier les départs volontaires en créant d’ici la fin de l’année « 2 000 nouvelles places d’hébergement en Centre d’accueil et d’orientation (CAO) » et « 6 000 places en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) ». Depuis leur ouverture en octobre dernier, 5 528 migrants en provenance de Calais ont déjà été accueillis dans les 161 CAO disséminés dans toute la France, souligne le ministre. Le gouvernement entend aussi offrir 5 000 nouvelles places d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile en 2017 qui s’ajouteront aux « 10 000 places en CADA » établies « depuis le début du quinquennat ».

Renfort policier

Le nombre de migrants vivant dans la « jungle » de Calais a très fortement progressé depuis deux mois. La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé, le 19 août, qu’ils étaient désormais 6 901 à y vivre, un record depuis la création du camp au printemps 2015. Plusieurs associations humanitaires et un syndicat de police estiment quant à elles que qu’entre 9 000 et 10 000 personnes résident dans le bidonville. Une information démentie par M. Cazeneuve :

« Il y a aujourd’hui, non pas 10 000, mais 6 900 migrants présents dans la zone nord de la Lande de Calais. C’est un chiffre suffisamment important pour qu’il soit inutile d’en rajouter. »

Le ministre de l’intérieur a également annoncé le déploiement de près de 200 hommes en renfort des 1 900 policiers et gendarmes présents sur Calais : « 54 policiers de la police aux frontières et deux unités de forces mobiles supplémentaires soit 140 CRS, affectés en priorité à la rocade et sur l’A16, ce qui permettra de redéployer les effectifs des BAC pour la sécurité des riverains de la rocade et du centre-ville. » Ces effectifs supplémentaires permettront « de renforcer la lutte contre ces assauts de camions sur la rocade », précise-t-il.

M. Cazeneuve a aussi fait savoir que le président François Hollande se rendra « fin septembre » dans la cité portuaire pour « poser la première pierre de Port Calais 2015 », et « s’adressera à cette occasion à tous les Calaisiens ».