LA LISTE DE NOS ENVIES

Pomper avec les Shadoks, s’inviter dans l’atelier de Léonard de Vinci, réécouter John Coltrane, interprété par Archie Shepp… Découvrez notre sélection de sorties culturelles pour le week-end.

THÉÂTRE. Tous sur scène à Villerville

Rien de mieux, pour commencer la saison théâtrale, que de filer au bord de la mer, à Villerville. Dans ce village normand où fut tourné Un singe en hiver, le film d’Henri Verneuil (1962), un festival est né, il y a deux ans. Il réunit de jeunes artistes professionnels, souvent issus des meilleures écoles, qui présentent des spectacles, le premier week-end de septembre. Tout se passe dans une ambiance joyeuse, sympathique et tranquille : les villageois sont associés au projet, artistes et spectateurs se retrouvent au café, et l’on peut goûter ce plaisir rare d’assister à la naissance d’un festival beau comme une promesse, et fort d’une vraie exigence artistique. Quatre spectacles sont au programme de cette année : une adaptation du Joueur de Dostoïevski (Demain tout sera fini), un portrait de la France d’aujourd’hui à travers une création collective (France sauvage), une exploration ludique de nos petits dérapages (La Tragédie du lièvre), et un spectacle en devenir, créé au cours d’une résidence de quinze jours à Villerville, sur le thème de la peur et de l’énamourement (Nous sommes tous des enfants). Il y a aussi de la danse, sur la plage des Graves (Les Echappées) et une performance musicale autour de la variété (Bête de scène). Brigitte Salino

Un festival à Villerville (Calvados), les 2, 3 et 4 septembre. Informations et réservations : 02-31-87-77-76. Tarif plein : 8 euros ; tarif réduit : 5 euros ; passe tous spectacles : 20 euros.

EXPOSITIONS. Le retour en grande pompe des Shadoks, à Sète

Le 29 avril 1968, à la veille des « événements », l’ORTF diffuse le premier épisode d’un étrange dessin animé, « les Shadoks ». Le créateur, Jacques Rouxel (1931-2004), est membre du « service de recherche » de l’ORTF. Les Shadoks sont des créatures à deux pattes maigres, au corps plus ou moins sphérique et au long bec triangulaire. Leur intelligence est nettement au-dessous de la moyenne, leur langue se réduisant à quatre syllabes. Leur maître à penser, le professeur Shadoko, est cependant l’inventeur de maximes philosophiques aux conséquences infinies : « Tout avantage a ses inconvénients, et réciproquement » ; « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. » Le Musée international des arts modestes (MIAM) de Sète (Hérault) présente une exposition intitulée « Shadoks ! Ga Bu Zo Miam », qui explore l’univers artistique de ces créatures et de leurs inséparables rivaux, les Gibis, ces derniers incarnant la rationalité face à l’absurdité des Shadoks. Philippe Dagen

Musée international des arts modestes, 23, quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Sète (Hérault). Tous les jours, de 9 h 30 à 19 heures. De 2,5 à 5,5 euros. Jusqu’au 6 novembre. www.miam.org

A Amboise, dans le dernier atelier de Léonard de Vinci

L’atelier de peinture de Léonard de Vinci reconstitué. | © LÉONARD DE SERRE

Au terme de quinze ans de travaux, le Clos Lucé (Indre-et-Loire) célèbre les 500 ans de l’arrivée de Léonard de Vinci chez François Ier. En septembre 1516, à 64 ans, le maître de la Renaissance italienne, invité par le roi de France, traversait les Alpes à dos de mule avec ses tableaux préférés, qu’il reprenait sans cesse, cherchant la perfection jusqu’à son dernier souffle, le 2 mai 1519. Surplombant la vallée et le palais royal d’Amboise, ce charmant petit château fut mis à la disposition de Léonard par François Ier. La bâtisse a retrouvé l’éclat de son appareillage de briques roses et de tuffeau ciselé de fleurs de lys, et ses fenêtres à meneaux aux vitraux sertis de plomb. Clou de la visite, la restitution de l’atelier du maître. Son Traité de la peinture a permis d’identifier les pigments utilisés, sanguine, terre de Sienne, lavis, comme ses outils, pointe d’argent, pointe sèche. Le Clos Lucé a aussi eu la bonne idée de faire réaliser 40 modèles réduits de ses inventions annonçant avec quatre siècles d’avance les machines du futur. Et dans le parc sont exposées seize machines construites grandeur nature à partir de ses dessins. Florence Evin

Clos Lucé, Amboise (Indre-et-Loire). Ouvert tous les jours, de 9 heures à 20 heures, jusqu’à 19 heures en septembre. De 10 à 15 euros. Forfaits famille de 33 à 48 euros.

JAZZ. L’hommage d’Archie Shepp à John Coltrane, à La Grande Halle de La Villette

L’affiche du festival Jazz à La Villette, du 30 août au 11 septembre 2016. | DR

Le 28 juin 1965, dix musiciens réunis par le saxophoniste John Coltrane (1926-1967) enregistrent, d’un jet, à deux reprises, une longue composition d’une quarantaine de minutes, Ascension. Un disque sera publié en février 1966, avec la seconde prise, la première étant publiée plus tard, lors de rééditions. La rythmique du quartette de Coltrane, augmentée d’un second bassiste, Art Davis (1934-2007), deux trompettistes, dont Freddie Hubbard (1938-2008), et quatre saxophonistes en plus de Coltrane, dont Pharoah Sanders et Archie Shepp, emportent les mouvements impétueux et free de la musique. Shepp avait déjà enregistré fin 1964, avec Coltrane, l’un des thèmes de la célèbre suite A Love Supreme. Quant au premier album important de Shepp, sorti à l’automne 1964, il s’intitule Four For Trane, avec quatre reprises de compositions de Coltrane.

Autant de souvenirs qui pourraient bien – ou pas – se retrouver au répertoire de l’hommage que Shepp rendra à Coltrane lors d’un concert à La Grande Halle de La Villette, pour le festival Jazz à La Villette, samedi 3 septembre. Avec lui le trompettiste Ambrose Akinmusire, la chanteuse Marion Rampal, le pianiste Jason Moran, le batteur Billy Hart, le tromboniste Sébastien Llado… En première partie le quartette d’Emile Parisien, saxophoniste très en vue ces derniers temps. Sylvain Siclier

Grande Halle de La Villette, espace Charlie Parker, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Mo Porte-de-Pantin. Tél. : 01-44-84-44-84. Samedi 3 septembre, à 20 heures. De 24 € à 30 €.