Si votre enfant se lance dans des études supérieures, il vous demandera sans doute de l’aider à boucler son budget. Plutôt que de puiser dans votre épargne pour régler ses frais de scolarité – de 300 à 800 euros par an à l’université mais jusqu’à 10 000 euros par an dans une grande école –, endettez-le.

En lui faisant souscrire un crédit étudiant, dont vous serez caution, vous profiterez de taux particulièrement attractifs : moins de 1 % par an. Pendant ses études, vos placements vous rapporteront davantage et rien ne vous empêche de l’aider à rembourser ses mensualités.

Un crédit étudiant est un prêt à la consommation non affecté : il peut être utilisé pour acheter une voiture, payer des frais de scolarité ou la caution et le loyer d’un logement. Il intègre toujours une période de franchise, durant laquelle l’étudiant ne rembourse chaque mois que les intérêts (franchise partielle), voire rien du tout (franchise totale), en plus de l’assurance décès et invalidité.

Autour de 0,7 % aujourd’hui

« Cela lui permet de ne pas avoir à débourser de fortes mensualités durant ses études », explique Julien Lacome, directeur de l’agence grandes écoles à la BRED. Attention, si vous optez pour la franchise totale, le coût du crédit sera plus élevé, car les intérêts non réglés sont intégrés au capital à rembourser.

Le montant, la durée maximale et le taux dépendent de la banque et du type d’études à financer. Selon les réseaux, les plafonds vont de 7 000 à 120 000 euros et la durée maximale peut atteindre 10 ans.

En général, les banques segmentent leurs offres entre étudiants des grandes écoles (commerce, ingénieurs) et ceux optant pour l’université ou des études courtes. Les premiers obtiennent des taux plus bas, autour de 0,7 % aujourd’hui, voire moins, et peuvent emprunter des montants plus importants que les seconds, qui se financent autour de 1 %. Dans la quasi-totalité des cas, aucun frais de dossier n’est demandé. Si exceptionnellement votre enfant s’en voit facturer, négociez-les.

Enfin, sachez que pour les montants importants, plus de 15 000 euros en général, une caution personnelle est toujours demandée. Si l’étudiant ne peut pas en fournir une solvable, il peut demander un prêt Oséo, garanti par l’Etat. Une fois l’offre de prêt signée, les fonds sont débloqués 14 jours plus tard, ce délai pouvant être réduit à 7 jours sur demande de l’emprunteur.

Mieux sur le campus

Avant d’aller voir la concurrence, interrogez votre conseiller bancaire et celui de votre enfant pour connaître leur offre, car ils seront enclins à vous proposer des taux intéressants pour vous conserver comme client.

Votre enfant pourra parfois trouver mieux sur son campus, car toutes les banques nouent des partenariats avec les écoles ou les bureaux des étudiants. Dans tous les cas, ce marché étant particulièrement concurrentiel, les banques proposent toutes des offres promotionnelles à la rentrée. « Les étudiants qui prévoient de financer un second semestre à l’étranger ont souvent intérêt à souscrire leur crédit en septembre pour obtenir de meilleures conditions », conseille Cédric Martin, responsable du marché étudiant chez LCL.

Une garantie de l’Etat

Le prêt Oséo, garanti par l’Etat, par l’intermédiaire de Bpifrance, est accessible aux étudiants de moins de 28 ans.

Distribué dans cinq réseaux bancaires (Banques populaires, certaines Caisses d’épargne, Crédit mutuel, CIC, Société générale), il est accordé sans caution d’un proche et sans condition de ressources.

Son montant maximal est de 15 000 euros et sa durée va de 2 à 10 ans. Le taux d’intérêt étant librement fixé par la banque, ce prêt coûte plus cher – jusqu’à un point…

Si votre enfant emprunte un montant très important pour financer quatre ou cinq années d’études, toutes les banques proposent, gratuitement, une option de déblocage progressif des fonds. « Cela permet de minorer les intérêts, puisqu’ils ne sont dus qu’à partir du moment où l’argent est versé sur le compte de l’étudiant », précise M. Martin. Autre avantage : si votre enfant est du genre cigale, il ne disposera, à chaque rentrée, que de la somme nécessaire à payer son année scolaire.

Prévoyez aussi un délai suffisant (de six mois à un an) entre la date prévue de la fin des études et celle du début de remboursement. Cela laissera le temps à votre enfant de chercher un emploi intéressant au lieu de se précipiter sur la première offre venue pour rembourser ses mensualités.

Prolongation possible

S’il décide de poursuivre ses études au-delà de la durée initialement prévue, son prêt pourra être prolongé. L’enveloppe globale pourra aussi être augmentée, après étude du dossier au cas par cas. Si a contrario il obtient son diplôme plus rapidement que prévu, il pourra rembourser son crédit de façon anticipée, sans pénalité.

Enfin sachez que tous les étudiants peuvent bénéficier de « l’avance rentrée ». Disponible dans tous les grands réseaux, elle permet d’emprunter jusqu’à 1 000 euros sur 12 mois à un taux de 0 %. Ce crédit, à rembourser immédiatement, permet de financer un ordinateur, un voyage à l’étranger ou la caution d’un appartement.