Les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt premières économies mondiales vont se rencontrer dimanche 4 et lundi 5 septembre à Hangzhou, au sud-ouest de Shanghaï, pour tenter de s’accorder sur les moyens de relancer la croissance. Après le vote des Britanniques pour sortir de l’Union européenne, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance à 3,1 % en 2016 et 3,4 % l’année prochaine. Outre le Brexit, les risques qui pèsent sur la reprise sont nombreux : prix du pétrole bas, ralentissement, voire récession de certains pays émergents, échanges commerciaux en berne…

« La présidence chinoise du G20 cette année a mis en avant le problème de récupérer la croissance », indique Angel Gurria, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le défi, explique le secrétaire général, est de faire redémarrer l’investissement alors que tous les moteurs de la croissance mondiale tournent au ralenti.

L’entretien d’Angel Gurria (OCDE) : « Le temps est venu d’accroître les dépenses publiques »

Pourtant, si ces incertitudes minent la confiance des investisseurs, les crises majeures ont été évitées. Lors du rassemblement des ministres des finances du G20 à Shanghaï, en février, la Chine faisait encore trembler le monde, avec une nouvelle chute de sa monnaie et de ses Bourses. Cet été, lors des réunions des ministres du commerce à Shanghaï, puis de leurs collègues des finances à Chengdu, dans la province du Sichuan, c’était le Brexit qui inquiétait.

Depuis, la tension est retombée. Qu Hongbin, analyste de HSBC, cité par l’AFP, estime ainsi :

« On sent une bien moindre urgence à adopter des initiatives politiques majeures à Hangzhou. Les inquiétudes sur la dépréciation du yuan et la croissance ont diminué, l’économie chinoise s’est stabilisée, et les turbulences immédiates liées au Brexit restent contenues. »

Enrayer la chute des échanges

Néanmoins, les dirigeants des pays, qui représentent 84 % de l’économie mondiale, devront réfléchir aux solutions permettant d’enrayer la chute des échanges mondiaux. Leur croissance ne dépasse pas 3 % par an, contre plus de 7 % les deux décennies précédant la crise. Entre le Brexit, la campagne du candidat républicain Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, l’opposition désormais affichée de la France et de l’Allemagne au traité de libre-échange avec les Etats-Unis, ou encore la crise migratoire, la mondialisation n’a pas bonne presse.

En juillet, à Shanghaï, les ministres du commerce des pays du G20 s’étaient quittés sur un constat d’échec : « Nous notons avec inquiétude que, malgré les promesses répétées du G20, le nombre de mesures restrictives affectant le commerce et les services a continué à augmenter », avait regretté le communiqué final de la réunion.

Le dossier du verdissement de l’économie devrait au moins bénéficier d’un élan supplémentaire.

A côté de cette question des échanges, deux autres dossiers figurent en bonne place dans l’agenda économique de ce G20 sous présidence chinoise. Les questions climatiques et la fiscalité. Le dossier du verdissement de l’économie devrait au moins bénéficier d’un élan supplémentaire. Le premier pollueur du monde, responsable de 24 % des émissions de CO2, vient, en effet, de ratifier l’accord de Paris, neuf mois après la COP21. Sur les questions de fiscalité, l’idée est de freiner l’érosion des bases fiscales par une amélioration de la transparence et de lutter contre les paradis fiscaux.

Avec l’OCDE, le G20 est à la manœuvre sur le dossier BEPS (Base erosion and profit shifting), qui vise à rénover les conventions fiscales entre les pays, afin de combler les failles permettant aux multinationales de réduire leurs impôts dans les pays où elles gagnent de l’argent.