L’évêque de Grantham, dans le centre du pays, est devenu le premier de la puissante Eglise anglicane d’Angleterre à révéler qu’il est homosexuel et en couple, dans une interview publiée samedi 3 septembre dans le quotidien britannique The Guardian.

Dans cet entretien, Nicholas Chamberlain explique avoir pris les devants parce qu’un journal dominical, dont il ne donne pas le nom, menaçait d’en faire état. « Ce n’était pas ma décision de faire toute une histoire de ce coming out, explique-t-il. Les gens savent que je suis gay (…). J’ai une sexualité, cela fait partie de moi, mais c’est sur mon ministère que je veux me concentrer. »

Il ajoute que l’Eglise était au courant de sa situation lorsqu’il a été nommé dans ses fonctions, en novembre dernier. « J’étais moi-même. Ceux qui m’ont nommé connaissaient mon identité sexuelle. »

Un « incroyable courage »

Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, leader spirituel des Anglicans dans le monde, a souligné dans un communiqué que la sexualité de Nicholas Chamberlain « n’avait aucun rapport avec ses fonctions ». « Je suis parfaitement au courant de la relation dans laquelle l’évêque Nick est engagé depuis longtemps, a-t-il dit. Sa nomination en tant qu’évêque de Grantham a été décidée sur la base de ses qualités et de sa capacité à servir l’Eglise. »

Un porte-parole de l’Eglise a également souligné qu’il serait « injuste » d’exclure les prétendants à l’épiscopat en fonction de leur « éthique sexuelle ». Le coming out de Mgr Chamberlain est un acte d’un « incroyable courage », s’est félicité Ruth Hunt, une responsable de Stonewall, une organisation de défense des droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles).

L’Eglise anglicane d’Angleterre avait levé en 2013 l’interdiction faite aux prêtres homosexuels unis civilement avec leur partenaire d’être ordonnés évêques. L’Eglise d’Angleterre est l’Eglise mère de la communauté anglicane, qui compte quelque 85 millions de fidèles dans le monde. Elle autorise également depuis 2005 les hommes et femmes homosexuels unis dans le cadre d’un partenariat civil à devenir prêtres.

La question de la reconnaissance des unions ou de l’ordination de personnes homosexuelles déchire malgré tout depuis des années cette Eglise, opposant des branches plus libérales, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, aux conservateurs majoritaires au Kenya ou au Nigeria, par exemple.