« J’ai fait le choix de partir sans artifice et de manière apaisée », déclare Emmanuel Macron en parlant de sa démission du gouvernement le mardi 30 août. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

« Je n’ai pas arrêté d’essayer, de proposer, de pousser, dit-il, mais si l’on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié, et malheureusement on a fait beaucoup de choses à moitié! », affirme Emmanuel Macron pour justifier son départ du gouvernement dans le Journal du dimanche à paraître le 4 septembre.

L’ancien ministre de l’économie mentionne notamment son projet de loi sur les nouvelles opportunités économiques parmi ses points de désaccords avec le président de la République. « Le choix a été fait de ne pas engager une deuxième étape des réformes économiques comme je le proposais avec la loi Noé. Nous avons eu une autre divergence après les attentats et un dissensus sur la déchéance », ajoute-t-il. « J’aurais souhaité qu’on aille plus loin sur la politique européenne », poursuit M. Macron.

Une candidature souhaitée par 45% de Français

Le fondateur du mouvement En Marche! ne dit pas s’il se lancera dans la course à l’Elysée tout en évoquant son objectif : « les idées progressistes soient présentes au second tour de l’élection présidentielle et gagnent ». Sa candidature est tout cas souhaitée par 45% des Français selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui en France.

« Je dénonce le cynisme du système politique qui compte faire de la présence du Front national au second tour le marchepied de l’accession au pouvoir de tel ou tel camp », déclare l’homme politique. « Je désapprouve ceux qui préfèrent préserver leurs appareils et leurs intérêts plutôt que de faire gagner leurs idées et la France ».

Il fait en particulier référence à Nicolas Sarkozy. « Sa vision de l’identité française est une forme de rabougrissement de la France, il exprime la brutalité sociale, le cynisme, l’irresponsabilité dans sa politique européenne. Il dit défendre la laïcité au nom de l’unité du pays mais ce qu’il propose fracture au contraire le pays et nourrit les communautarismes: c’est incohérent », juge Emmanuel Macron.