Le président chinois au G20 le 5 septembre 2016 à Hangzhou, en Chine. | JOHANNES EISELE / AFP

Les dirigeants des plus grandes économies développées et émergentes du monde ont conclu le sommet du G20 lundi 5 septembre à Hangzou, en Chine, en évoquant à la fois leur opposition au protectionnisme, la question des réfugiés et celle de la mondialisation. Voici les points principaux de leurs conclusions.

  • Lutte contre l’évasion fiscale

Les dirigeants du G20 ont chargé l’OCDE de lui remettre « d’ici à juin 2017 » une liste noire des pays non coopératifs dans la lutte contre l’évasion fiscale. L’OCDE pourra ainsi « préparer d’ici le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 de juillet 2017 une liste des juridictions qui n’ont pas assez progressé pour atteindre un niveau satisfaisant de mise en œuvre des normes internationales reconnues sur la transparence fiscale », ont souligné les dirigeants des vingt principales puissances mondiales.

« C’est une première », s’est félicité le ministre de l’économie et des finances français, Michel Sapin. Certains de ces éléments « n’avaient jamais été évoqués dans un communiqué des chefs d’Etat et de gouvernement », a-t-il ajouté lors d’un point presse. Selon lui, l’établissement de cette liste noire « ne faisait pas du tout consensus il y a encore six mois ».

« Plus que jamais, la lutte contre les paradis fiscaux est l’une des priorités du G20 », a assuré le directeur du centre de politique et d’administration fiscale de l’OCDE, Pascal de Saint-Amans, également présent à Hangzhou. Ce message « très fort » du G20 signifie que les pays non coopératifs ont jusqu’à juillet 2017 « pour se conformer aux critères de l’OCDE », a-t-il ajouté. « Etre sur la liste noire aura un impact dévastateur sur l’économie des pays cités. Il s’agit d’une sanction extrêmement lourde. Il y a un impact majeur et immédiat sur les flux financiers qui vont dans ce pays en le tarissant », a-t-il insisté.

  • Opposition au protectionnisme

Les dirigeants se sont accordés sur la nécessité de « s’opposer au protectionnisme », a déclaré lundi le président chinois, Xi Jinping, à l’issue du sommet du G20 :

« Nous nous sommes accordés pour soutenir le système d’échanges commerciaux multilatéral (...). Nous sommes résolus à revitaliser le commerce et les investissements internationaux. »

« Nous prolongeons jusqu’à la fin de 2018 notre engagement de statu quo et de démantèlement des mesures protectionnistes », ajoute le communiqué final.

  • Relance budgétaire et innovation pour stimuler la croissance

Le G20 a appelé à recourir davantage aux dépenses publiques, et pas uniquement aux assouplissements monétaires, afin de relancer une économie mondiale en berne, tout en dopant l’innovation pour en faire un « moteur de croissance ».

« Nos stratégies budgétaires sont tout aussi importantes (que la politique monétaire). Nous rendons la politique fiscale et les dépenses publiques plus favorables à la croissance », dit la version française du communiqué final, tandis que le président chinois Xi Jinping a appelé à « rallumer le moteur de la croissance par l’innovation ».

  • Combattre les « attaques populistes » contre la mondialisation

Le G20 s’est dit déterminé à combattre « les attaques populistes » contre la mondialisation en mettant plus l’accent dans ses discours sur les bénéfices du commerce mondial pour la population.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a ainsi répondu aux discours remettant en cause les accords commerciaux internationaux, notamment aux Etats-Unis, où le candidat républicain Donald Trump, mais aussi sa rivale démocrate Hillary Clinton, se sont dit opposés aux négociations en cours d’un traité de libre-échange entre leur pays et l’UE.

  • Renforcer l’aide aux réfugiés

Le G20 a appelé l’ensemble des pays à « renforcer leur aide » pour s’attaquer à la crise des réfugiés. Le G20, qui représente 85% de la richesse mondiale, a également réitéré son appel à mieux « coordonner les efforts à l’échelle mondiale » afin de s’attaquer aux « causes profondes de la crise des réfugiés » et de « partager les charges correspondantes ». Il s’agit toutefois d’un engagement non contraignant, a averti un haut diplomate européen sous couvert de l’anonymat.