Au procès Cahuzac, le 5 septembre. | BENOIT PEYRUCQ / AFP

Au premier jour de son procès pour fraude fiscale qui s’est ouvert lundi 5 septembre devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, l’ex-ministre du budget Jérôme Cahuzac a affirmé que le premier compte qu’il avait fait ouvrir en Suisse par un intermédiaire en 1992 était destiné « au financement d’activités politiques » au profit de l’ancien premier ministre Michel Rocard – mort le 2 juillet dernier – après sa démission de Matignon. M. Cahuzac affirme toutefois être « persuadé que Michel Rocard ignorait tout cela ».

« J’ai demandé à Philippe Péninque d’ouvrir un compte en Suisse en 1992 (...). Ce compte, c’est du financement d’activités politiques pour un homme dont j’espérais qu’il aurait un destin politique national », a révélé, l’ancien élu socialiste, sans donner le nom de ses interlocuteurs au sein de l’équipe de l’ancien premier ministre.

Jérôme Cahuzac, actuellement jugé pour fraude fiscale et blanchiment à Paris, est accusé d’avoir dissimulé des avoirs sur un compte bancaire ouvert dès 1992 en Suisse, puis transféré à Singapour en 2009, via des sociétés écrans établies au Panama et aux Seychelles.

Les sommes virées entre novembre 1992 et mai 1993 sur le premier compte, ouvert en 1992 à la banque UBS en Suisse au nom d’un avocat, n’étaient pas le fruit de son travail, mais constituaient le financement des activités politiques de Michel Rocard, a-t-il annoncé lundi à la barre à la surprise générale.

Mort le 2 juillet dernier, Michel Rocard a été premier ministre de 1988 à 1991. De 1988 à 1991, Jérôme Cahuzac a travaillé au cabinet de son ministre de la santé, Claude Evin. Après sa démission, en 1991, il l’a suivi, et travaillait pour lui, en plus de ses activités de conseil auprès des entreprises pharmaceutiques et de chirurgie esthétique.