Pour les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, le jour férié du « Labor Day », le premier lundi de septembre, marque un coup d’accélérateur dans la campagne aboutissant à l’élection du 8 novembre. Et notamment avec un rendez-vous majeur attendu à la fin du mois : le premier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump, prévu le 26 septembre, à l’université Hofstra, à Hempstead, dans l’Etat de New York. Comme pour le reste de la campagne, la préparation de cet échange – prévu pour durer quatre-vingt-dix minutes – illustre les différences entre les deux candidats.

  • Deux styles de préparation

Chez Hillary Clinton, rien n’est laissé au hasard. La préparation de la candidate a commencé il y a déjà plusieurs semaines, avec, aux commandes, deux personnages clés : Ron Klain et Karen Dunn. Chargés de la préparation des débats, ils sont assistés du directeur de campagne John Podesta, du responsable de la stratégie Joel Benenson et des consultants Mandy Grunwald et Jim Margolis.

La préparation de la candidate Hillary Clinton au débat avec son rival, Donald Trump, a commencé il y a plusieurs semaines. | BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Donald Trump, qui n’a pas participé à un seul débat depuis sept mois – lors de la fin de la primaire républicaine –, semble peu pressé de s’y préparer. Il peut néanmoins s’appuyer sur son nouveau directeur général de campagne, Steve Bannon, sur Kellyanne Conway qui épluche les sondages pour lui, sur l’ancien patron de Fox News, Roger Ailes, et sur son gendre, Jared Kushner.

Il peut aussi consulter l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, et l’ancien général Mike Flynn. Mais il ne faut pas compter sur lui pour potasser des fiches sur les dossiers chauds du moment.

  • L’inconnue Trump

La principale inconnue pour Hillary Clinton tient dans le caractère imprévisible de son adversaire, le candidat qui peut jouer son va-tout, ce que les observateurs appellent le « Let Trump be Trump » (Laisser Trump faire du Trump), qui peut lancer des insultes ou moquer son adversaire. Pour le Guardian, il est probable que le candidat républicain continuera d’être le démagogue qu’il a été pendant toute la campagne des primaires. Ayant boycotté le dernier débat de la primaire républicaine, rien n’indique qu’il participera à celui-ci.

La principale inconnue pour Hillary Clinton tient dans le caractère imprévisible de Donald Trump. | CARLO ALLEGRI / REUTERS

  • La campagne suit son cours

En attendant cette échéance, Mme Clinton continue de faire campagne pour mobiliser les électeurs indécis et les républicains effrayés par la perspective d’une présidence Trump. En Californie, elle a ainsi participé à une levée de fonds où elle a été présentée par Meg Whitman, financière du Parti républicain.

Donald Trump continue à marteler son message centré sur un retour de la prééminence de l’Amérique et des attaques contre Hillary Clinton, avec l’interminable saga des courriels de la candidate lorsqu’elle dirigeait le département d’Etat et la controverse sur les conflits d’intérêts de la fondation Clinton.

Depuis la fin août, le candidat républicain multiplie les coups : il a réorganisé son équipe de campagne, a tenté de se montrer « présidentiable » en allant au Mexique et en s’affichant aux côtés du président Peña Nieto, mercredi 31 août, avant de délivrer un discours enflammé sur l’immigration, à Phoenix (Arizona).

  • Trump devancé par Clinton dans les sondages

Si M. Trump a réduit l’écart avec Mme Clinton qui surfait sur la vague de la convention démocrate, la moyenne des intentions de vote compilées par le site RealClearPolitics donne encore l’avantage à la candidate démocrate (+ 4,1 %). Il reste distancé dans la plupart des Swing States (Colorado, Floride, Iowa, Michigan, Nevada, New Hampshire, Caroline du Nord, Ohio, Pennsylvanie, Virginie et Wisconsin), comme l’indique Politico qui donne 45,3 % d’intentions de vote à Hillary Clinton dans ces onze Etats (39,1 % pour Trump).